Balzon, l'homme à connaître

Matinée chargée,

Encore un de ces matins ou rien ne va. Une gueule dans le cul de cent pieds de long et une barre sur le crâne. Voila ce que ressentit Tirmee ce matin là. Une putain d'envie de rester dans son pieu, bien tranquille et laisser passer cette journée de merde qui se profilait. Une putain de journée où il allait encore devoir surveiller tout ce qui se trouvait autour de lui. Bref, une journée loin d'être reposante.

Tirmee se leva de son pied avec cette irrémédiable envie de s'expulser ce mal de crâne avec une balle de calibre 12. Il mit son futal de la veille et descendit dans la cuisine de Diego. L'odeur du pur café cubain l'y mit de bonne humeur. Se lever tôt avait aussi ces avantages, Diego avait préparé le café et bossait déja sur ces caisses. Bref, personne pour le faire chier avant qu'il ai avalé son petit dèj. Il prit une vieille tasse qui trainait et se la remplie bien à ras bord. Il allait en avoir besoin.

L'odeur du café lui faisait penser à sa mère, qui vivait un peu plus haut dans Latino Sector. Il aimerait aller la voir elle et sa petite soeur, mais son père l'en empechait, comme d'habitude. Ce vieux rabas joie qui ne voyait en Tirmee qu'un homme mauvais, poussé par des gangsters à faire des conneries à longueur de journée. Il lui prouverait qu'il est plus qu'un simple gangsta. Il serait bientôt un mec connu du quartier, un mec respecté et il vivra dans une baraque si grande que les mafieux italiens en seront jaloux.

*** Je peux toujours réver. Pour le moment, je vis dans le garage de mon pote. Et je dois aller chez un putain de bourgeois sur le centre-ville. ***

La galère, une de plus pour Tirmee. Il fallait qu'il s'intègre parfaitement dans le centre-ville et l'achat de son costume la veille n'était pas une coincidence. Il enfila alors sa dernière chemise blanche, la seule encore propre, avant de se diriger vers Diego et de le checker. Ce dernier avait fini la Chevy et attendait son proprio dans la journée pour le payer. Ca allait être jour de fête ce soir, comme à chaque paye de Diego. Une soirée de plus au "Chiva". Tirmee lui dit qu'il allait au centre, qu'il avait un rendez-vous important. Il reviendrait dans la journée dans le quartier, avec surement une surprise pour Diego.

Tirmee remonta dans sa piole, plaça son Glock dans son futal et laissa le 45 à la maison. Il ne voulait pas qu'on puisse le soupsonner d'être un Gangsta avec toute son artillerie sur le dos. Il décida même qu'il ne pouvait pas foutre son flingue dans son futal comme d'habitude lorsqu'il sera en costard. Ca se verrai et surtout ca faisait vraiment blaireau.

Et pour un mec qui voulait se faire respecter par de gros morceaux du quartier Cubain, il n'était pas question de passer pour une buse. Il prit alors une liasse de 2000 dans sa petite cache personelle et les glissa dans son futal. Tirmee descendit alors la rue pour trouver un bon vieux trafficant d'armes. Un branleur ou pas, il s'en foutait. Il voulait seulement un Holster pour son flingue. Pas de quoi fouetter un chat. El niño trouva son bonheur dans une petite ruelle. Un latino tout ce qu'il y avait de plus banal, avec un petit sac à dos. Tirmee s'approcha et lui lança lorqu'il fut à son niveau.

- Hola hombre. Tu sais pas où je pourrais chopper un holster?

- Tu tombes bien mecton, j'en ai un pour 100 $.

*** C'est bien cher pour un Holster. Mais j'ai pas le temps de négocier. Il me le faut directement, pour ne pas que je sois en retard à ce putain de rendez vous. ***

Tirmee sortit la thune de sa poche et prit le petit morceau de cuir et les brettelles qui allaient avec. Il partit directement sans se retourner au "Siempra" ou il avait commandé son déguisement. S'arretant là ou on ne pouvait le voir, il enfila le holster et y plaça le flingue. Il mit alors sa chemise par dessus et repris sa route. A l'entrée du magasin, le vigile le reconnu et le fit entrer avec le sourire. On voyait pas tous les jours un mec claquer 500 billets dans un costume à Latino Sector.

La jeune vendeuse lui apporta alors le costume retouché et le laissa seul avec son bien. Il se dirigea alors dans la cabine d'essayage et y enfila le costume sur-mesure. Une classe de dingue, voila ce qu'il pouvait dire en se mattant dans la glace de la cabine. Il prit alors le sac du costume, y plaça ses vieux fringues, plaça son holster comme il faut, le serra un max et mit sa veste par dessus. Un vrai tueur ainsi sappé. Il allait faire la surprise à Diego en rentrant avec ces fringues.

Arrivé devant le garage, Diego était déja parti. Dommage, il ne verrait pas Tirmee sappé comme un prince. Le cubain monta dans sa piole, mis les fringues par terre et les remplaça dans le sac par les tableaux enroulés et tenus par des elastiques. Un sac de grandes marques sur un mec classe, rien de choquant. On ne voyait pas le flingue non plus. Bref, il était totalement caméléon au milieu des gens du centre-ville. Tirmee se dirigea alors au métro et sortit sur AFP. Il ne savait pas encore ce qu'il faisait là, mais il fallait qu'il trouve le bureau de David Balzon. Il appela alors un taxi.

- Bonjour, emmenez moi directement à cette adresse.

Le taxi l'emmena et encaissa la course. En descendant du cab, Tirmee se trouva en face d'un immeuble d'une vingtaine d'étages, tout en vitres. Un vrai bijou de technologie qui se dressait dans le ciel en defiant Dieu lui même. Tirmee se signa et entra dans le batiment en passant devant pas mal de garde. Gros soucis, des détecteurs de présences lui bloquaient l'accès aux étages. Tirmee se dirigea alors à l'Accueil et demanda à voir monsieur David Balzon de la part de Juliano Castro.

L’hôte d’accueil daigna lui adresser un regard après quelques secondes d’attentes irrespectueuses, ici les latinos, qu’ils soient en costume ou pas, ils attendent toujours plus que les autres.

« Castro, c’est un nom de coco ça … »

Il soupira et s’attela à la recherche espérant qu’il ne monte jamais au bureau. On a beau être dans le beau monde, il s’avère qu’il est souvent plus cruel que le monde du crime. Le type trouva par malheur le nom du latino sur la liste.

« C’est bon, il vous attends. 7 eme étage. »

Il ouvrit l’accès et attendit que le cubain disparaisse pour passer un appel à la sécurité ainsi qu’a Balzon.

« Monsieur Balzon, un type vient de la part de Castro, jamais vu, comment ? D’accord vous aviez rendez vous .. Très bien. »

Il raccrocha.

Sale raciste,

Cet enfoiré d'hôte d'acceuil se croyait au dessus de Tirmee de part sa couleur de peau. Petit enfoiré de blanc qui pensait encore comme un enculé de raciste. En d'autres circonstances, il lui aurait fait bouffer ces couilles avec le canon de son Glock sur la tempe, mais il devait malheureusement rencontrer ce mystérieux monsieur Balzon. Ce dernier semblait des plus influents car le système de sécurité de son immeuble semblait vraiment au point.

L'homme l'attendait, au 7 eme étage de l'immense tour de verre. Il semblait donc que Castro ne s'était pas foutu de sa gueule sur ce coup là. Du moins pour le moment. Tirmee n'avait pas l'habitude de se faire balader par quelqu'un. Mais la fin justifiait les moyens. Le mec de l'accueil lui remit alors un laisser-passer à mettre sur la poche de son costume. Tirmee l'accrocha sans broncher et ne remercia pas l'hôte d'accueil. Il se contenta de passer à coté des détecteurs de métaux, comme son passe l'y autorisait. Les gardes le regardaient bizarrement mais ce passe semblait vraiment être un sézame pour ce batiment.

*** Je sais pas qui est ce Balzon mais surement un mec influent vu la gueule de son bureau ***

Le jeune cubain monta alors dans l'ascenseur qui s'ouvrit le premier en faisant bien attention à ce que personne ne monte avec lui. Après avoir kiffé ces quelques secondes de V.I.P, il se ravisa et savait qu'à tout moment on pourrait le plumer de ces toiles. Et il ne voulait absolument pas ça. Il toucha alors par pur réflèxe ce holster qui semblait faire parfaitement son office en faisant semblant de se gratter les côtes. En même temps, au prix auquel il l'avait acheté, il avait plutôt interêt. El niño serra alors la poignée rigide de son sac. Il le plaça derrière lui, les bras croisés dans le dos.

Sifflotant, il remarqua une caméra dans l'ascenseur. Encore un gadjet pour ce riche homme. Et une couille de plus dans le boulot de Tirmee. On saurait qu'il l'avait rencontré. On ne saurait pas pourquoi mais on le saurait. Tirmee espérait seulement ne pas tomber sur une fiotte de Gringo qui le balancerai au moindre souci avec les condés. Il devait assurer ces arrières et fit alors en sorte qu'il cache toujours au maximum le sac.

Arrivé au 7eme étage, Tirmee ne descendit pas de suite de l'élévateur. Il ne savait pas ce qui l'y attendait et préférait observer plutôt que d'agir bêtement. La sortie d'ascenseur donnait directement sur de multiples bureaux, des portes au large et une hotesse d'accueil pour les bureaux. Partout était écrit en gros caractères lumineux le nom de Balzon. Tirmee s'annonça alors à la demoiselle occupée au téléphone qui le regarda par dessus ces petites lunettes rectangulaires qui lui donnait un air de coquine.

- Bonjour mademoiselle, j'ai rendez-vous avec Mr Balzon. Pouvez vous me conduire à lui ou m'annoncer.

- Et vous êtes?

- Attendu et en retard. Alors ne trainez pas s'il vous plait.

Le fait que le facho de l'entrée l'ai sous-estimé l'avait passablement énervé et il n'allait pas laissé cette petite pute de secrétaire avec ces airs de professeurs de film de cul compromettre son rendez-vous. Il fallait vraiment qu'il se dépèche de voir Balzon et qu'il retourne à Latino Sector. Un tuyau l'attendait pour le combat de Boxe du soir et il fallait qu'il puisse miser sa somme sur le tuyau de Castro.

Bref, sa fin de journée allait encore être chargée, et pas des moindres. Mais il avait encore le temps d'y pensé. Pour le moment il devait aller dans le bureau de Balzon et apprendre qu'il était et ce qu'il pouvait lui apporter. La secrétaire raccrocha alors le téléphone et appela la stagiaire pour la remplacer au standart. Bien moulé dans sa petite jupe de cuir, avec son léger chemisier et son odeur de petite fleur des champs, la secrétaire exitait vraiment Tirmee.

*** Calmes toi mec, tu la serreras quand tu seras connu, voir même des bombes mieux gaulées qu'elle. Même si elle est vraiment fresh. ***

Tirmee avançait en suivant le balancé des hanches de la demoiselle des yeux. Elle savait qu'il la mattait mais elle ne disait rien. Elle devait aimer ça la coquine. De même que les mecs avec de l'autorité. Elle ouvrit alors une porte de bureau, totalement hermétique à la lumière du couloir. Des murs le séparait du reste des bureaux en verres. La jeune fille l'annonça à Mr Balzon.

- Mr Balzon, votre rendez-vous est arrivé.

- Merci Eva, faites le entrer.

*** Eva, quel joli nom. A moi de m'en resservir tout à l'heure. ***

La jeune femme le fit alors pénétrer dans le bureau de l'homme d'affaire. Ce dernier avait un garde derrière lui et semblait vraiment heureux de voir débarquer Tirmee. Ce dernier préfera ne pas se laisser aller à des effusions de sentiments. Il laissa ça au vestiaire et se contenta d'un petit hochement de tête en suivant le derrière appetissant de la secrétaire quittant la pièce. Il se fixa alors sur Balzon et s'assit suite à son autorisation. Les affaires reprennaient pour Tirmee qui venait de détacher un bouton de sa veste pour pouvoir acceéder à son flingue plus rapidement en cas d'embrouilles.

Mais il savait qu'il n'y aurait surement aucune raison pour que Castro le piège le lendemain de leurs premières affaires. C'est dans cette mentalité très suspicieuse que Tirmee commença l'entretien et attendit que le grand patron débite sa tirade pour savoir de quoi il en retournait avec lui. Il aviserai une fois en façe de ce qu'attendait l'homme. Sa faculté de s'adapter allait lui être utile, une fois de plus.

- Je viens de la part de Mr Castro. Expliquer moi donc de quoi il s'agit.

Balzon posa un regard inquisiteur sur le cubain, il avait rendez vous et ne comprenez pas le sens de ce rendez vous. Etrange mais il fera avec, si Castro commence à faire des affaires avec des illettrés ou des débiles, on ne s’en sert plus. Il se plongea dans on fauteuil, derrière lui, la baie vitrée, donnant sur l’avenue prestigieuse de Karandras.

« Eh bien, je suis spécialiste en œuvres d’arts, j’examines, je certifies, je revends etc etc … donc si vous êtes ici de la part je supposes que vous allez m’amener quelque chose. »

Il ne cachait pas du tout son jeu, Balzon en plus de recevoir une agréable paye se trouvait être également un incroyable receleur, revendant à merveille des œuvres volés, faisant au passage payer lourdement ses honoraires. Avec le temps et la réputation, il en était d’ailleurs devenu un point important du trafic et son nom est devenu une légende dans les milieux huppés mais malfrats du Latino Sector.
Il fit un geste de main à son gorille qui sans attendre, acquiesça de la tête avant de sortir de la pièce. Mieux valait être tranquille pour ce genre d’affaires et en cas de coups fourrés, il n’y avait qu’une seule issue.

« Monsieur castro vous dites, montrez moi. »

Connaissance,

Voila un homme qui n'y allait pas par quatre chemins. Il avait joué franc-jeu avec Tirmee, ce qui l'avait légerement désemparé. Il ne s'attendait pas à autant de franc-parler de la part d'un Gringo. Mais maintenant il savait à qui il avait affaire. Un véritable professionnel de la revente, un vrai receleur. Il put donc commencer à causer Buizness avec lui et il mit alors le sac de grandes marques sur ces genoux. Jamais trop prudent dans ce genre de phase d'échange, Tirmee préférait être sur et certains que tout se passerait bien avant de lacher son jeu.

Il glissa alors lentement sa main dans le sac et en sortit la première toile avec délicatesse. Il fallait qu'il fasse attention à ne pas abimer la toile en la pliant plus que de raison. Un bon tableau ne subissait aucun préjudice une fois roulé. Il prit alors le tube et le mit sur le bureau de David Balzon. Il retira le caoutchouc et déroula le tableau.

- Je suis là car Mr Castro m'a fait une proposition. Ne m'en veuillez pas d'être légerement méfiant.

Tirmee venait de lacher un peu de pression en lui. Il fallait qu'il se détende pour ne pas sortir son flingue à la moindre intercade avec le Gringo. Quoi qu'en dise le receleur, ce n'était pas pour lui., mais pour Castro. Ils s'en foutaient un peu du prix, du moment qu'il puisse revenir içi s'il refaisait un bon cambriolage. El Niño laissa Balzon examiner la toile comme bon lui semblait. Il ne voulait pas interférer dans son travail. Ce dernier prix une loupe et passa au crible le Tableau.

Balzon, l'homme à connaître TableauStDominiqueTHUMB

Une fois terminé avec la première toile, Balzon prit lui même le soin de rouler le tableau et le redonna à Tirmee, puis il prit le second et le déroula lui aussi sur son bureau. Il l'inspecta de la même façon et le remis encore déroulé à Tirmee.

Balzon, l'homme à connaître TableauCarrache1THUMB

Tirmee les replaça dans son sac et attendit la réponse au niveau du prix et de al qualité par Balzon.

Balzon examina les tableaux sans laisser transparaître aucune émotion, vieille habitude de négociant. Les tableaux étaient tout simplement magnifique du point de vue de la qualité bien que le spécialiste repéra quelques dégradations minimes dues sans doute au transport roulé dans un sac des œuvres. Il enleva ses lunettes et soupira.

« Un peu trop académique mais la qualité est bonne, dommage qu’elles soient pliées mais je comprends très bien les difficultés du transport. »

Un léger clin d’œil vers le cubain. Il comptait bien profiter que le type en face de lui ne devait sûrement rien connaître en matière d’art pour pouvoir payer ces œuvres à moindre idée. La réalité, ces tableaux, ils les avaient vendus lui même à la régulière il y a près d’un an à leur ancien propriétaire, triste ironie.

« Bien, comprenez bien que ces défauts font grandement baisser le prix des pièces, celles ci ne dépasseront pas les 2.000 $ chacune … Dois je vous faire un chèque, à quel nom ? »

Arnaque,

C'était bien le maître mot de toute cette histoire. Tirmee avait tiré sur la ficelle avec Castro pour l'arnaquer sur les bijoux, Balzon tirait lui aussi sur la corde pour arnaquer Tirmee. C'était de bonne guerre et Tirmee n'avait pas vraiment le choix.

Il fallait qu'il vende les tableaux à Balzon pour Castro. Bref, le cubain savait que l'homme ne lacherai pas un morceau et que la négociation ne servirait à rien. D'ailleurs il n'y connaissait vraiment "Rien" en art. Du moment que ca lui rapportait de la caillasse, il faisait ce qu'il fallait. Mais là ou le bas blessait était dans la dernière phrase de Balzon.

- Bien, comprenez bien que ces défauts font grandement baisser le prix des pièces, celles ci ne dépasseront pas les 2.000 $ chacune … Dois je vous faire un chèque, à quel nom ?

Le cubain refléchit quelques instants. Un chêque? Il n'en avait vu que dans les films. Il ne savait même pas comment les encaisser et encore moins les justifier face à un éventuel banquier. Si El Niño n'y connaissait rien en art, il n'avait même pas conscience que les banques étaitent des établissements qu'il pouvait pénétrer sans une cagoule et un flingue. Bref, il était hors de question pour lui d'accepter un chêque. Il lui fallait du cash, pour pouvoir payer Castro. Et pour ne pas être suivi au niveau du rachat des oeuvres. Bref, pas moyens de se faire pièger.

Tirmee prit alors un peu plus d'assurance. Il allait en profiter pour se faire connaître, histoire de ne plus passer ni par Castro, ni par l'acceuil. Un bon moyen de courcircuiter tous les intermédiaires. Mais Tirmee ne pouvait pas donner son nom à cet homme. Il utiliserait alors son surnom pour être sur de ne jamais avoir de souci.

- Désolé Mr Balzon, mais les chêques sont trop "personels" si vous voyez ce que je veux dire. Mr Castro est un homme très occupé et il ne peut se déplacer à la banque pour l'encaisser. Bref, disons que nos amis Benjamin Franklin et le Général Grant sont les bienvenues dans ce genre de négociations.

Pour faire plus simple, il attendait la somme en billets de 100 ou de 50 $. Mieux vallait ne pas prendre de risques inutiles. Mais il fallait aussi que l'on se souvienne de lui. Et c'est pourquoi il s'empressa d'ajouter.

- Mais je ne vous refuse pas de me connaître. Appellez moi "El niño". C'est ainsi que tout le monde me connait. Ca évitera les mauvaises surprises pour vous comme pour moi. J'aimerai vraiment avoir le numéro de votre bureau, histoire d'être sur de pouvoir venir vous rendre une petite visite de temps à autres.

Et cette fois, les oeuvres n'auront en aucun cas subis les désagréments du transports.

Il fit un clin d'oeil à l'homme et attendit l'acquiessement pour le cash et le numéro de téléphone. Il gardait les tableaux prêt de lui et restait sur ces gardes pour ne pas se faire surprendre par le garde ou un tout autre évenement.

Balzon paraissait parfaitement dubitatif quant à cette proposition. Un chèque ? Balzon était un homme raisonnable, il avait toujours fait des chèques pour Castro, et il ne s’amuserait pas à avoir de la maille sur lui, non cela faisait bien trop gangsters. Le reste de la proposition le laissa plus que perplexe.

« C’est tout ? »

Il soupira, ce type était un inconnu dans le monde de la vente, Balzon, lui, était un gros poisson. Il n’allait ni le laisser mener la discussion, ni même oser lui refuser cet argent.

« J’ai que ça à vous donner si vous n’avez rien d’autre à dire, veuillez partir s’il vous plaît, j’ai des choses à faire. »

Il se plongea dans un travail. Jetant un regard vers le cubain. En cas d’embrouille, le garde serait là à le foutre dehors.

Toujours,

Toujours cette même ranguaine qui commençait sérieusement à prendre la tête à Tirmee. Il n'était pas assez influent. On ne le prennait absolument pas au sérieux et on le laissait sur la touche la plupart du temps. Il faut dire que ces 19 ans n'arrangeaient absolument rien. Sa gueule de jeune homme ne revenait pas à la moitié des gens avec qui il s'entretenait. Il avait beau essayé de prouver qu'il était le meilleur, on ne lui donnait pas la reconnaissance necessaire.

Franchement ce casse était tout simplement énorme. Il aurait pu se faire le double de thune en y allant avec un Camion et en embarquant tout ce qu'il y avait dans la maison. Mais personne n'en avait parlé, le Docteur avait préféré taire le cambriolage de sa propriétée. Le patron du bar lui avait allongé son salaire d'à peine 300$ pour avoir dessoudé un flic qui enquétait sur le bar et ces agissements louches. Même Castro ne le prennait pas au sérieux totalement. Et il comptait sur cet accord pour appronfondir sa relation avec le Cubain.

Tirmee se ravisa alors fasse à l'indifference de Balzon. Il voulait lui faire un chèque, et bien soit. Tirmee lui annonça sa décision sans plus de réserve. Maintenant il ne se laisserait plus emmerder par quiconque. Il venait d'avoir la démonstration de la pseudo supériorité des gros poissons. Il allait devenir un putain de prédateur et les avaler les uns après les autres. Et pour se faire, il allait se servir de Castro. Ce mec avait assez de thune pour s'offrir des costumes et des Ak-47 à ces hommes de mains. Il pourra alors financer les grands projets d'El niño.

- Mr Balzon, si vous n'avez rien d'autres, alors j'accepte ce chêque, au nom de Monsieur Castro bien sur. Je reste sur ma position en ce qui concerne votre numéro.

L'homme d'affaire arréta alors de lire les papiers qu'il avait en main. Il fixa le jeune cubain et prit son stylo et son chéquier. En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, il avait signé un chêque de 4000 $ au nom de la société. Tirmee le glissa dans sa petite poche de costume et laissa le sac au pied de la chaise sur laquelle il se trouvait. Alors qu'il le remerciait de lui avoir accordé du temps, Balzon rappella le jeune cubain.

- Attendez, demandez ma ligne perso à ma secrétaire. Inutile de vous dire de m'appeler depuis une cabine.

- Cela va de soit Monsieur Balzon. Je ne suis plus un bleu depuis longtemps. Vous le comprendrez assez vite.

Tirmee ouvrit la porte et tomba nez-à-nez avec les pectoraux du Garde du corps. Ce dernier le regarda de haut et se poussa pour laisser le cubain partir après un rapide coup d'oeil à l'intérieur pour voir si son patron allait bien. L'homme semblait experimenté et il ne vallait surement mieux pas se le mettre à dos. Balzon sentait bon le gos marché. Maintenant restait à savoir s'il était assez sur pour pouvoir continuer à travailler avec lui. En tout cas, il venait de recevoir 4000 $ pour des tableaux qu'il n'aurait pas pu vendre ailleurs. Et comptait bien ramener la somme à Juliano Castro pour qu'il puisse enfin voir que Tirmee n'était pas un escroc de base.

Tirmee s'arreta alors devant la belle Eva et lui fit un grand sourire. Cette dernière, toujours au téléphone le regardait tout en répondant timidement à son sourire. Elle raccrocha et Tirmee pris imédiatement la parole en s'adossant à son bureau.

- Mr Balzon m'envoie récupérer son numéro de ligne personel.

- Je vous le note içi. Vous tomberez directement sur moi-même ou sur mon assistante. Mr Balzon fait filtrer tout ces appels mais certains sont concidérés comme prioritaire. Si vous en faîtes parti, on vous le basculera automatiquement.

- Quel plaisir de tomber sur vous à chaque fois. Dommage que ce ne soit que du virtuel.

Le jeune homme prit le petit papier et le posa dans une autre poche de son costume, tout en restant fixé sur le décolté plongeant de la belle secrétaire. Il avait en plus d'un contact un numéro pour une bonne partie de jambes en l'air. Il tourna alors le dos à la jeune fille et s'en alla sans prendre le temps de la regarder de nouveau. Une bombe de ce calibre, il prendrai son pied avec elle un de ces quatres. Il descendit alors les étages sur cette pensée.

Sortant de la tour de verre, Tirmee se sentit vraiment dans son élément içi. Il devait faire partie de ces tours dorées qui abritaient les pires truands de la ville. Les vrais boss de tout type de buisness. Les vrais rapaces. Debout devant la tour, Tirmee se sortit une clope de son paquet et se l'alluma en frottant son zippo sur son costume. Vilain reflexe, mais tellement une habitude. Tirant sa première latte, il refléchit à ce qu'il devait faire en premier. Et la réponse lui apparu dès sa seconde latte.

*** Pour plus me faire arnaquer sur les tableaux, je vais m'acheter un Dico sur l'art. Ca me coutera surement cher, mais au moins je saurais ce que j'ai dans les mains. ***

Tirmee siffla alors un taxi dans la grande rue, comme la majorité des gens qui s'y trouvait. L'homme qui s'arreta aurait pu être son père, un latino qui avait la cinquantaine et qui allait finir sa vie à conduire un Taxi. Le sourire aux lèvres, Tirmee demanda à aller à la Librairie la plus proche. L'homme l'y emmena sans sourciller. Il tentait vainement de faire la conversation, mais El niño restait muet comme une tombe. Il réfléchissait à son prochain coup. Il savait qu'il devrait frapper très fort. Ce coup demanderait de la préparation et des mecs dignes de ce nom. Il ferait plein de petits coups à coté, des arnaques, pour acquérir le budget nécessaire à son apothéose.

Le taxi arriva à destination et demanda son du. Tirmee lui fila un billet de 50 et attendit la monnaie en regardant les alentours. Il vit une entrée de métro à un paté de maison. Il pourrait ainsi rentrer directement à Latino Sector. Le cubain pénétra alors dans la librairie et s'adressa directement au vendeur.

- Bonjour. Je cherche un cadeau à faire à un amateur de Tableaux.

- Bien sur Monsieur, quels styles, quelle époque?

- Quitte à faire, autant que tout y soit.

- Une encyclopédie alors?

- Exactement. Enfin, avec descriptions, photos et bien sur la valeur de chaques oeuvres. Pour un passionné d'art quoi.

Sans hésiter une seconde, l'homme l'emmena devant le rayon et lui montra une série de Dictionnaire sur les arts divers et variés, classés par auteur. Un véritable trésor pour le Cubain, et dans tout les sens du terme. Car le prix de cette "babiole" était des plus élevés.

*** Putain, à 500 $, elle a intérêt à être complète cette putain d'encyclopédie. ***

Tiirmee se dirigea alors à la caisse, où il régla l'encyclopédie et les frais d'envoi à l'adresse où il crechait, chez Diego. Il ne pouvait pas se déplacer avec les 15 tomes de sa future mine d'argent. Un vrai puit sans fond pour lui. Il lacha les 515 $ pour le tout et demanda un joli paquet cadeau autour, avec comme mot pour accompagner le cadeau.

Citation :

Pour Tirmee, de la part de Tonton Roldan

Le cubain quitta alors le centre-ville et se dirigea alors dans le métro pour rentrer à Latino sector. Il lui restait à remettre le Chêque à Juliano Castro et prendre son tuyau pour le combat du soir. Il y avait de la thune à se faire assez facilement et El niño n'allait pas craché dessus. Quittes à mourir jeune, autant que se soir les poches pleines.

Balzon n’attendit pas et dès le départ du cubain se saisit de son téléphone. Il appela directement Castro qui décrocha, toujours dans sa salle.

« Oui ? »

Balzon n’attendit pas et même coupa toutes les paroles de politesse.

« C’est quoi ce pouilleux que tu m’as amené pour des tableaux. »

Castro mit un temps à se rappeler de ce cubain puis se souvient de ce type un peu fou venu pour lui refourguer des trucs.

« Quoi ? C’était une arnaque ? »

« Non, je demandes c’est tout, surveilles le .. »

Il raccrocha sans attendre.

Gains :
+7 réputation
-515 $

(les 4.000$ faut voir Castro pour qu’il change l’ordre à ton nom.)