Reprendre sa chose

Depuis une bonne semaine, plusieurs attaques ont eu lieu sur les hauts lieux de proxénétisme dans Little Odessa. Une fille de luxe, Nathalia, a été « perdue » par Stazi qui l’a abandonnée sur les quais. Défoncée au crack, elle est montée dans la première voiture qui passait. Après une recherche longue et fastidieuse, le clan a retrouvé sa trace, dans le quartier asiatique. D’après les informations du clan le type s’appelle Luang, immigré chinois, il vivrait dans un petit appartement en plein cœur de Chinatown. Le vol est puni par la loi n’est ce pas ? Mais également par le code d’honneur.

Une voiture qui semblait neuve et noire comme l’ébène s’engouffrait dans le quartier asiatique, la circulation est toujours plus difficile ici à cause de ces types qui ne respectent pas le code de la route et de tous les marchands ambulants. Serge et ses deux hommes de main se trouvaient à l’intérieur, les vitres fumées les protégeaient du regard des passants et des curieux qui venaient admirer la belle Allemande qui déambulait dans les méandres de ce quartier. Ils se garèrent loin de l’agitation dans un petit parking, assez loin de l’avenue principale. Aucune trace de la police, presque aucune patrouille n’osait d’ailleurs pénétrer dans cet endroit.

Le chauffeur sortit le premier, la bouche sévère, il mâchait un chewing-gum et jeta un regard aux alentours avant d’ouvrir la portière arrière, Serge en sortit, en même temps que Vassili, son garde du corps personnel, qui sortit du côté parallèle au chauffeur. Sans rien dire et sans regarder s’il y avait des témoins, ils ouvrirent le coffre, se saisissant chacun d’un MP-5, Serge préférant son arme, un colt armé d’un silencieux, le choix parfait pour un meurtre parfait. Un bip pour fermer la porte et les voilà parti pour l’immeuble de Luang. Dans leur rue, le silence demeurait, il y régnait une ambiance assez malsaine et l’odeur de poisson pourri n’aidait pas les choses.

Ils arrivèrent devant une porte surmontée d’un néon faiblard et clignotant. Vassili toqua trois fois sur la lourde porte en métal. Serge et son chauffeur restant volontairement en retrait. Un petit loquet coulissant s’ouvrit, laissant apercevoir les yeux bridés d’un homme qui parla d’une voix sèche.

« Qu’est ce que vous voulez ? »

Il s’agissait du videur, Luang était le propriétaire d’une petite boîte clandestine en plein cœur du quartier asiatique. Plusieurs hommes du clan russe ont fait quelques visites ces derniers temps pour obtenir des plans potables. Derrière l’homme se trouvait un petit escalier qui descendait dans la pièce principale du club, strip-teaseuse, alcool, jeux, filles faciles, la combinaison parfaite. Ensuite, sur la droite de la boîte, à côté des deux tables de billards se trouvait une porte dérobée qui devait mener au bureau du patron.

Vassili resta calme et ajouta simplement.

« On vient s’amuser un peu mon ami. »

Le type referma violemment le loquet. Les hommes dissimulèrent leurs armes dans leur dos. La porte s’ouvrit, le videur restait froid et distant.

« Ça fera 45 dollars par personne. De plus en plus de vos amis viennent ces derniers temps. »

« Exact. »

Ajouta simplement Vassili avant de lui envoyer une droite vigoureuse et de l’attirer hors du bar. Le nez sanguinolent, le videur reprit ses esprits, il était au sol, dans les poubelles de la rue.

« Qu’est ce que vous voulez ? »

« T’occupes. »

Reprit Vassili en lui écrasant le visage avec ses bottes. Le bruit permanent en bas camouflait la scène qui se passait en haut. Le garde du corps pénétra dans la bâtisse. Le chauffeur et Serge restaient en retrait.

« Qu’est ce qu’on fait de lui Monsieur ? »

Demanda simplement le chauffeur. Serge ne répondit pas et commença à avancer. Lorsqu’il passa près du corps inconscient, il tira deux fois, sans rien dire. Ils rentrèrent enfin dans le club tous les trois, groupés. Ils prirent soin de fermer la porte d’entrée avant de descendre dans le club. L’entrée était sombre et ils purent regarder l’ambiance, sans être vus. Une clientèle presque exclusivement asiatique, des types amochés de partout, des filles dansaient langoureusement dans le club. Serge reconnut enfin Nathalia dans cet endroit. Le mafieux, embrassa sa croix autour de son cou avant de faire un geste de tête. Ils avancèrent tous les trois dans les lumières. Armes bien en vue, ils tirèrent au plafond, provoquant cris, chaos et arrêtant la musique. La lumière, faible dans les clubs, leur permettait de garder l’anonymat.

« Tout le monde à terre, exécution. Toi .. »

Serge désignait le barman chétif, couché par terre comme tout le monde dans le club clandestin.

« Où est ton patron ? »

Le barman indiqua effectivement la porte dérobée. Les mafieux n’avaient plus qu’à espérer qu’il n’y aurait pas de présence hostile de l’autre côté.

Lorsque vous vous approchèrent de la porte, vous remarquèrent une petite caméra au dessus.
Luang, sous l'emprise de la coke s'était mis à paniquer, trois gardes du corps étaient avec lui, dont deux sous l'emprise de la coke. ils n'avaient pas d'armes à feux, juste des machettes, des sabres et des Ka-Bar d'une trentaine de centimètres...
Luang avait bien une arme à feu mais pas de balles... Ils vous attendaient derrière, encore en plein trip...

Seulement, il n'y avait aucune trace de la jeune femme à l'intérieur. Peut-être enfermée dans un cargo, serrée contre une vingtaine de femmes, destinées a tapiner en Thailande, sans papiers ni argent, ou bien enterrée dans le désert, ou même dans une autre boite, en train de s'éclater comme une folle...

Les armes en l’air, les Russes restaient calmes. Ils maîtrisaient la situation ici. Le silence était total, personne ne bougeait, tout le monde savait qu’aucun flic ne viendrait ici pour les sauver, dans ce quartier, personne ne vient. Ils s’approchèrent doucement de la porte dérobée, Vassili gardait toute la marmaille en jout dans la salle. Il en profitait pour admirer les formes des superbes créatures présentes ici, il ne reconnut pas Nathalie et se demanda même si Serge ne s’était tout simplement pas trompé.

Les deux autres, près de la porte, remarquèrent une caméra. Ils lancèrent d’ailleurs un petit coucou avant que Serge ne la détruise à jamais avec une balle. Ils avaient le temps. Sur le point d’ouvrir la porte, ils entendirent des bruits suspects, comme des gloussements et des bruits de lames. Serge écarquilla les yeux avant de crier à son chauffeur.

« Brûlons les en enfer ! «

Les armes automatiques hurlèrent et brisèrent le silence de la boîte, ils criblaient la porte de balles, vidant leur chargeur dessus. Dans la salle, de nombreuses personnes s’étaient également mises à crier et il fallut toute la force et la carrure impressionnante de Vassili pour les forcer à se taire. Les deux Russes, une fois les dernières douilles tombées au sol, rechargèrent leurs armes avant de donner un coup de pied dans la porte.

Elle s’ouvrit avec fracas, laissant apercevoir, trois corps explosés dans un couloir sombre et mal éclairé. Luang faisait parti d’eux, la reconnaissance fut un brin difficile, il était en effet traversé par quatre balles dont deux dans le visage et ce qui devait être ses gardes du corps, il ne restait rien. Serge fit signe à Vassili de contrôler la situation, ce dernier continua de braquer la population en laissant échapper quelques jurons de temps à autre.

Les deux autres enjambèrent les corps des trois asiatiques. Serge sifflotait même un petit air. Les voilà dans un couloir humide et assez mal éclairé, ils devaient être dans la cave d’un immeuble et il y avait seulement une porte sur la gauche, porte qu’ils défoncèrent de nouveau dans un superbe coup de botte. Habitués à ce genre d’opérations, aussi bien dans la mafia que depuis leur service militaire, les mafieux jubilaient. Les voilà dans un bureau sommaire où se trouvait les enregistrements vidéos et le bureau de Luang. Aucune trace de Nathalia …

Tandis que le chauffeur de Serge se faisait une joie de tout chambouler, renversant le bureau et les étagères, Serge attrapa l’enregistrement vidéo. Il finit par fouiller le bureau de Luang, cherchant tout indice qui les mènerait sur la piste de Nathalia. Il serait plus simple de la déclarer perdue et de partir sur une autre mission mais Serge aimait le travail bien fait. Mais il dut s’avouer vécu, il ne trouva rien à part quelques billets. Serge, le visage déçu, ressortit, bientôt suivi par le chauffeur, ils refermèrent sagement la porte du bureau saccagé et enjambèrent de nouveau les corps.

Ils rejoignirent Vassili, toujours occupé à viser les fêtards.

« Allez on remballe, la fête est finie. »

Ils leur tournèrent le dos et prirent les escaliers. Personne ne bronchait, ils attendirent que les crissements de pneus de la Mercedes aient disparu pour s’enfuir en toute hâte de cette boîte clandestine tenue par un voleur. Nathalia était vengée …

Ca a fait beaucoup de bruit, la Triade ne s'en méla pas, considérant Luang comme un paria. Tu trouves une jolie somme parmi le tas de coke. La police n'a aucun indice mais certains pensent que ça a un rapport avec la vague d'assassinats dans la ville ou des personnes agissent en bande, armés de Mp5 et silencieux...

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» Quelque chose à étouffer [Jason]
» Massacre pour une chose appellée liberté