En territoire ennemi [Serge]

Elle l'avait vu partir, il n'était pas resté une minute de plus. Pourquoi donc? Était-il blessé dans son amour propre? Cela dit, Liz avait été étrangement déranger. Un pardon et la liberté? Qu'est-ce qu'il voulait dire par là? Enfin ce n'était plus si important que cela, ils étaient partis et lui avait donner une adresse. Un restaurant, le « Irkoutsk », elle avait entendu parlé de lui, mais que très vaguement. L'italienne avait ramassé les bouts de sa lampe, ce Youri l'avait "fait tomber" sur le sol, ou plutôt jeter serait plus juste.

Pendant une semaine, elle s'était refusé à chercher ce restaurant, Liz n'allait jamais s'avouer vaincu, jamais elle n'irait demander de l'aide à un connard comme lui . A chaque fois qu'elle pensait à lui, c'était de la haine, des idées farfelues tel que le brûler dans l'acide goutte par goutte, ou bien encore une torture, l'enfermer dans une pièce avec une petite fuite d'eau. C'était presque devenue un rêve. Mais le problème était là, elle était devant le fait accomplis, il lui resté trois semaines avant de devoir partir, plus beaucoup de temps et malgré la petite somme de Madame Geckler, elle n'arriverait pas à s'acheter un appartement.

Ne sachant pas si c'était la curiosité ou la stupidité qu'il l'amenait vers le restaurant, Liz avait tourné en rond pendant longtemps avant de prendre une décision, celle de risquer de demander de l'aide à cet homme. Mais que demanderait-il en échange? Ils ne s'aimaient pas, et ils le savaient chacun , mais pourquoi ces deux personnes se retrouvaient à chaque fois pour s'insulter. Silver couinait à son départ et la vieille femme de l'étage était venue lui apporter une petite boite avec quelques cookies fait maison. Elle lui avait dit qu'elle était en train de lui en faire et que dans elle rentrerait chez elle, il faudrait passé chez elle pour les récupérer. Elle le mit dans son sac juste à côté de son desert eagle

Direction le restaurant, l'italienne revoyait certains endroits sur son chemin, certains souvenirs, certains pincements. Soupirant le chauffeur de taxi italien ne lui demanda pas pourquoi elle s'amenait ici, et il ne le valait mieux pas. Se retrouvant devant l'enseigne du restaurant. Elle regardant dans toute les directions, un moyen de s'échapper, et un chemin se dessinait rapidement. Prenant une grande inspiration, elle poussa les portes du restaurant...

Les portes du restaurant s’ouvrir, un peu en avance, il n’était que dix huit heures, l’heure de l’apéritif en Russie après tout. Un homme de haute stature et en uniforme salua la jeune femme élégante dans un anglais approximatif avant de se saisir de son manteau, il lui indiqua le chemin de la grande salle. Cette dernière était couverte de tapisserie rouge, de couleurs chaudes, joyeuses et attrayantes, une moquette dans les mêmes tons que les couleurs du mur, l’ensemble étant recouvert de dorure et un fabuleux lustre brillait au plafond, le restaurant transpirait le luxe par tous les coins, le genre d’adresse très chic de la ville. Ce fut un autre garçon qui lui ouvrit la dernière porte avant cette salle. Les tables se trouvaient sur les deux côtés, laissant un large couloir au centre pour laisser passer toute personne.

L’intérieur était calme, quelques cris d’enfants jouant entre les tables, des petits enfants qui ne parlaient pas un seul mot d’anglais, juste du russe, un petit garçon dans un petit costume et une petite fille dans une splendide petite jupe, là encore la richesse de leur famille ne laissait planer aucun doute, directement sur la gauche, un vieux couple se murmuraient des mots à l’oreille, autour d’un verre, le mari laissant échapper un regard furtif et interrogateur sur l’italienne. Au fond de la salle, le chef cuisinier, s’empara d’un violon et joua quelques airs devant une petite fille ébahi qui essaya de reproduite les même notes après que le cuisinier soit reparti à ses fourneaux. Dans un coin de la salle, un peu en retrait, se trouvait Serge assit à une table pour deux, vêtu d’un costume des grands jours, il sirotait un verre tout en regardant l’air amusé les jeunes enfants qui gambadaient. La jeune italienne fit quelques autres pas timides dans la salle lorsqu’un russe élégant vêtu d’un costume l’accosta.

« Mademoiselle, il vous attends. »

Il tourna le dos à l’italienne et l’invita à le suivre. Si la ressemblance avec Serge n’était pas flagrante sûrement à cause de la jeune barbe qu’il arborait, ce russe ressemblait étrangement au mafieux. Il bifurqua rapidement à deux mètres de la table, laissant l’italienne à cette distance de la table de Helvitch qui posa son verre sur la table. Il esquissa un sourire avant de l’inviter à s’asseoir, sans dire un mot. Il prit sa mallette et tout en poussant la bouteille et son verre, la posa sur la table.

On venait de lui prendre sa veste, elle remercia et elle pouvait à présent en suivant le chemin qu'on lui avait indiqué, voir un monde totalement différent, certes riches, mais familiale, une ambiance calme et détendu , différente de l'idée qu'elle s'était faite de ces gens. Elle sourit en voyant la petite fille jouait du violon, cherchant du regard Serge, elle l'aperçu de loin a une table pour deux, seul, observant les enfants jouer. L'un d'entre eux bouscula l'italienne et il s'excusa en Russe, faisant comprendre à l'italienne qu'il ne connaissait pas un seul mot d'anglais. Souriant avançant en direction d'Helvitch, elle se sentait mal à l'idée de lui parler, de lui demander de l'aide, et plus son image se rapprochait plus elle tremblait.

Soudain elle vit un homme l'arrêter, un homme élégant lui indiçant à nouveau le chemin lui disant, qu'il l'attendait, comme s'il savait qu'elle allait venir. Elle voulu lui dire "mais il est là" seulement l'italienne préféra se taire et suivit le russe. Comme elle était mal à l'aise! Le suivant calmement, elle tenait son sac ferments refusant de le lâcher pour rien au monde. Elle put voir le russe qu'elle voulait voir, si beau dans son costume, si diabolique, si détestable, qu'elle marchait de plus en plus lentement, s'éloignant du bonhomme qui l'avait amené. Puis se mordant les lèvres, Liz s'avança vers lui, baissant la tête, honteuse.

Le voyant lui proposer de s'asseoir, elle obéit calmement, et le regarda déposer sa mallette. Regardant le dos de la mallette, elle voulait savoir ce qu'il y avait à l'intérieur.

Qu'est-ce que je fais là murmura-t-elle en jetant un coup d'oeil sur un enfant qui riait quelques tables plus loin, souriant à la vue de l'enfant.

Elle ne voulait pas commencer la conversation, trop gênée, esquissant un bref sourire à la vue du beau Russe. Elle en était sûre, elle lui en voulait encore du coup de la dernière fois.

Vous avez pu trouver un endroit pour dormir la dernière fois? demanda-t-elle en regardant le lieu puis en posant ses yeux sur Serge.

L'endroit était vraiment magnifique, cette ambiance chaleureuse lui donnait vraiment l'impression que cette salle essayait de mettre à l'aise les personnes qui mangeaient à l'intérieur. Or pour l'italienne se n'était pas du tout le cas, elle n'était pas chez elle, elle était entourée de russe et en quelques secondes, elle pouvait avoir la carotide coupé... il fallait faire attention et peser chacun de ses mots... sauf que son caractère en face de lui s'emportait à chaque fois...

Il ouvrit lentement la mallette tout en lançant un sourire courtois à son invité. Il en sortit un dossier qu’il posa sur la table, il leva son doigt lorsqu’il vit un garçon de table dans la salle, le mafieux fit un geste, le garçon acquiesça et disparut en cuisine. Serge ouvrit le dossier, une petite liasse de billets, des lettres écrites en russe et des photos de la jeune femme accompagné de Stavro Stazi. La porte à double battant de la cuisine s’ouvrit de nouveau et le garçon vint vers la table posant un nouveau verre sur la table face à l’italienne.

« Merci, va dire au patron que cette jeune femme restera pour la soirée. »

Lui donnant ses instructions en russe évidemment, le garçon sans rien dire disparut de nouveau dans les cuisines. Trois enfants descendirent l’escalier qui se trouvait sur la droite de la table avant de tourner autour de la table, l’un d’eux fait voler un ballon en plastique. La petite fille tira la manche de Serge avant de lui demander d’une voix fragile et toujours dans la langue officielle du restaurant.

« Papa m’a dit que tu avais quelque chose pour moi ? »

Serge lança un sourire à Liz, puis regardant la petite fille, plongeant sa main dans sa poche et en sortit un petit coffret emballé dans du papier. Des étoiles dans les yeux, le convoi d’enfants disparut dans la salle.

« Bon, veuillez m’excuser. »

Il servit un verre à l’italienne avant de servir son propre verre. Puis revient à son affaire.

« Je viens juste vous dire que vous ne travaillez plus pour moi sur le cas Stazi, je suis désolé de n’avoir que trois cent dollars pour vous, mais j’ai entendu dire que vous étiez sous la menace d’une expulsion, je peux vous arranger ça. »

Si l’annonce devrait provoquer une réelle surprise chez Liz, l’histoire était pourtant tout à fait sérieuse. En effet, Serge n’avait pas congédié l’italienne et donc continue de travailler pour lui. Si l’argent provient du chef du clan qui avait insisté pour la congédier, Serge lui, avait tout mit en scène pour l’attirer ici, remarquant bien son dégoût pour les russes et cherchant à la faire changer d’avis.

« Je ne vous ai pas répondu au fait, oui pour le moment je dors ici. L’endroit est agréable. »

Un homme en costume rayé passa à proximité des deux personnages avant de s’élancer dans l’escalier, il leur décocha juste un salut à l’accent italien.

« Vous voyez, tout le monde peut venir ici, tant qu’ils ont l’estomac bien accroché, allez buvez. »

Il leva son verre vers l’italienne.

Le voyant déballée ce qu'il y avait à l'intérieur, Liz essayait de rester impassible. Elle le regardait agir calmement, appelant un serveur, toujours aussi détendu. Elle ne le voyait pas comme les autres fois. Ce qui était fort étrange, et ce qui l'obligeait à rester sur la défense. Voyant ce que contenait le dossier, elle ferma les yeux. Encore avec lui... Stavro. qu'était-il devenu depuis qu'ils s'étaient séparés?

Un serveur lui posa un verre devant elle, la jeune femme le remercia simplement, revenant rapidement aux photos. Elle entendait ce que le russe venait de dire, mais aucun sens de lui parvenait à l'esprit. Elle connaissait quelques mots, depuis le temps qu'elle côtoyait ses hommes, elle commençait à savoir quelques mots en Russe. Le garçon disparut et se fut le tour à trois enfants de venir, jouant autour d'eux, avec une magnifique petite fille qui vint réclamer quelque chose à Helvitch. Liz ne pouvait pas s'empêcher de sourire en voyant l'enfant heureuse. Elle put poser son dos contre son dossier un peu plus à l'aise mais son sac entre ses pieds, toujours méfiante, évitant de la montrer.

Il venait de lui servir un verre, quand il commença à lui donner quelques explications, elle aurait voulu répliquer et lui dire ce qu'elle avait sur le coeur, qu'elle n'avait jamais travaillé pour lui, à moins que travailler avec lui c'est se faire cracher dessus. Mais rien ne sortis, car la suite lui coupa la respiration...

vous ... pardon? dit-elle estomaquée. Vous... pourquoi feriez-vous cela après tout ce que...

L'italienne n'arrivait pas à parler, entendre cela de sa part était irréel, elle se pinça pour être sur de ne pas rêver. Elle n'arrivait pas à y croire, ils se détestaient, chacun l'avait montrer l'un envers l'autre, elle avait un sale caractère et lui était un peu trop tendu... si c'était vraiment ce qu'il était, en tout cas, Liz le voyait comme cela. Elle avait de la haine pour certain russe, et pour d'autre une simple colère. Le seul russe qu'elle appréciait avait disparu à nouveau de sa vie.

Agréable, l'endroit était agréable, elle le comprenait, voyant elle même l'endroit. La jeune femme sourit à la vue de l'italienne et à ce que venait de dire Serge. C'était assez détendue entre eux, et pour une fois, elle n'avait pas envie de lui sauter au cou pour l'étrangler et mettre enfin ses idées de tortures au grand jour. Enfin, malgré cela, elle n'arrivait pas à se détendre face à lui, elle l'était des autres dernières fois, mais l'italienne l'avait vu, elle avait vu comment il était, et se changement de comportement si soudain était louche. Elle attendrait...

Bien...murmura-t-elle hésitante, j'ai été surprise la dernière fois... de votre visite... inopiné...Et ... et votre... cher, Youri?

Serge vida son verre et manqua de le balancer dans la salle, le bras tendu, il se reprit et le posa sur la table avec le regard complice de quelques personnes dans la salle. Cette vieille coutume du centre de la Russie de fracasser son verre, ce qui obliger à en avoir un autre, et cela pouvait continuer jusqu’à la fin de la nuit. La réplique de Liz déclencha un sourire irrésistible chez le russe.

« Il a toujours été un peu rustre et puis je préfère les méthodes qui donne du suspense et je dois le dire un peu de méfiance. »

A peine, eut il terminé sa phrase que la porte de la cuisine s’ouvrit en grand, en sortit le bedonnant chef cuisinier qui accourut sourire aux lèvres dans la salle où un couple venait d’arriver. Une jeune femme dans une robe étincelante se mariant très bien avec les couleurs du restaurant, le cuisinier s’empressa de baiser délicatement la main de la jeune femme qui éclata de rire, le jeune homme, il fut lacéré par les bras du cuisinier. S’approchant lentement en levant un brin son derrière du siège de l’italienne qui regardait le spectacle, Serge lui murmura d’un air complice.

« Vous restez avec moi ce soir, la fête va bientôt commencer. »

Il se rassit rapidement dans sa chaise avant de se lever abandonnant l’italienne à sa table. En se laissant découvrir dans la lumière, le jeune homme accompagné de son épouse sembla parfaitement éblouis et tendit les bras en vociférant en russe. Les deux hommes s’enlacèrent pendant plusieurs secondes avant de se faire la bise. Il baisa également délicatement la main de sa compagne avant de se faire excuser et de revenir l’air radieux auprès de Liz.

Un garçon s’approcha de la table et leur servit un autre verre. L’ambiance calme de la maison semblait disparaître petit à petit, comme une sorte d’impression de réveil. Les enfants intensifiaient leurs jeux innocents, les cuisiniers faisaient de plus en plus d’allers retours et des invités semblaient passer le pas de la porte toutes les cinq minutes. Il se leva, forçant l’italienne à en faire de même, le meilleur moyen est encore de présenter, là encore, il se risqua à lui chuchoter des mots à l’oreille.

« Surtout, éviter de trop parler quand je vous présentes, ils sont un brin conservateur. »

L’air plus décontracté, un Serge inconnu aux yeux de Liz, il lui prit le bras avant de s’élancer à son bras dans la salle. Une valse résonna dans le restaurant et tout en promenant Liz, il lui présenta les quelques personnes présentes.

« La personne que j’ai salué avec cette horrible créature à ses bras, c’est mon cousin Bilow qui vient de Irkoutsk … Ici a ma gauche, mon cousin Mikhaïl, le patron du restaurant, là au fond, les deux personnes à l’aube de la mort, mon grand oncle Igor, ancien du Politburo, attention âme sensible s’abstenir, plus près voici Hector, mon cousin de Vladivostok et puis … »

Il ne put terminer sa phrase que la musique changea brutalement, un jazz, il força l’italienne à danser avec lui, restant toujours au bras de Liz. Un anniversaire à la russe, rien de tel pour le moral.

La coutume obligeait de briser des verres, alors Liz ne dirait pas non à cette coutume là, enfin elle n'allait pas à l'encontre de celle là, elle le but tout en regardant Serge méfiante, faisant une petite grimace et jeta à son tour le verre avec quelques hésitations. Étrange coutume n'est-ce pas? Quel en serait la suite? Lui donnant les explications sur ce cher et méprisable Youri, elle ne put que dire un simple

oh, je vois, se remémorant les quelques souvenirs qu'elle avait avec lui, regardant avec surprise la porte de la cuisine s'ouvrir.

Que se passait-il? Regardant la scène avec étonnement, elle le vit se diriger vers un couple qui venait de rentrer, les embrasser, les serrer dans les bras, comme s'ils étaient de la même famille. Elle sentit Serge s'approcher et lui murmura quelques paroles, quelque peu bouleversante. Elle sourie timidement se demandant dans quel galère elle venait de se mettre, remettant une mèche de cheveux qui venait de tomber sur son visage. La fête n'allait que commencer...

Il s'en alla vers les couples, la laissant toute seule face à cette masse de Russe arrivant dans la salle, Liz voulait se faire toute petite. Serge l'enlaça l'autre bonhomme se demanda si c'était des amis ou non, baisant la main de la jeune femme puis revenant vers l'italienne. Liz était tout simplement ébloui par cette gaieté dans les coeurs des gens, le bonheur qu'il y avait entre ses personnes. Elle sourit en le voyant revenir comme si l'air radieux du Russe l'obligeait à sourire, desserrant petit à petit l'étreinte de ses pieds sur son sac.

On vont leur remplir à nouveau un verre. Un ébullition soudaine ébranlant le calme qu'elle avait vu au début, ce qui l'étonna. Cela ressemblait tellement à un mariage italien, les façons d'être n'était pas les même, le langage aussi... Les enfants jouaient gaiement, ce qui la fit rire, les voyant jouer, elle n'osait pas regardait Serge sur le coup, trop de question lui venait en tête. Et pourtant il l'obligea à se lever, et d'un pas hésitant elle le suivit, acquiesçant à ce qu'il venait de dire.

Elle se sentait bizarre, le voir aussi différent la mettait presque mal à l'aise, l'italienne était obligée de jouer la comédie de rester souriante alors qu'elle voulait des explications. Pourquoi l'avoir amené ici... était-ce parce qu'il dormait ici? ou parce qu'il savait que le hasard l'amènerait ce jour là, à un moment où elle le verrait sous un nouveau jour. Il l'attrapa par le bras et l'entraina à travers le restaurant en lui présentant les personnes. Elle acquiesçait à chacune des personnes qui lui présentait. Sauf qu'une musique commença, la plupart des personnes dansait ensemble deux à deux, d'autre plus jeune danser seul. Le Russe l'entraina cette fois-ci à danser, malheureusement Liz était maladroite, et gênée devant cette scène riant timidement de son malaise, quand ils furent assez proche , elle lui murmura dans le creux de l'oreille, le sourire aux lèvres, quelques choses qu'elle n'aurait jamais fait avant...

vous êtes fou... je ne sais pas danser...

Savoir danser ? en quoi ceci était un problème, et sans lui répondre, rejoignant un groupe de la famille Helvitch déjà au centre de la salle, il entraîna l’italienne avec lui. A quoi rimait ceci ? ces deux personnes, chaque fois qu’ils se voyaient, se foudroyaient du regard, se donnaient mutuellement des envies de meurtre, et pourtant, Serge cherchait à calmer les esprits, arrondir les bords et quoi de mieux qu’une fête à la russe pour cela. La brève danse se termina rapidement lorsque le russe qui accompagna Liz à la table de Serge coupa la musique. Respectueusement, les invités rejoignirent leurs tables, c’est bien près d’une centaine de personnes qui se trouvaient là. Serge s’assit accompagné de l’italienne à sa table lorsque le russe commença un discours en russe à ses invités, pour ne pas la perdre, Serge traduisit en même temps pour l’italienne.

« Respectueux membre de la famille Helvitch, et autres amis de la famille, nous sommes réunis en ce début de soirée pour fêter un anniversaire un peu particulier, celui d’un être exceptionnel, en un mot … moi. »

La salle partit en euphorie devant cette réplique ironique. Certains levant leur verre et coupant la parole au russe se mirent à entonner un chant traditionnel de fête à la mode du centre de la Russie, le tempo démarrait très lentement, Serge se leva ensuite de sa table alors que toute la salle se mit à taper des mains et des pieds lorsque le tempo s’accéléra. La chanson termine sur des paroles de gaieté. Tous les russes vidèrent leur verre avant de s’écrier. Le russe, ému et sourire aux lèvres, laissant échapper une larme ne put juste prononcer que quelques mots.

« J’ai même pas besoin de vous le demander. »

De nouveau la salle partit en fou rire. Le russe se mit donc à présenter chaque personne présent dans la salle, chaque nom étant suivis d’un « hey ! » généralisé. Le russe ne se trompa pas une seule fois sur les quatre vingt personnes présentes, certains entendant leur nom s’empressant de raconter quelques facéties en russe. Vint le tour de Serge, l’un des derniers à être présenté.

« Mon cousin, le redoutable Serge accompagné d’une ravissante jeune femme que je ne connais pas ! »

On sentit une progression dans sa voix alors que résonna un « Hey ! » dans la salle. Il termina sa présentation en se présentant soi même, Mikhaïl Helvitch, patron de ce restaurant et propriétaire de la plupart des marmots présents dans la salle.

« … Et maintenant à table ! »

A peine eut il terminé sa phrase dans un fou rire qu’un cortège de serveurs et serveuses sortirent des cuisines accompagnés de la jeune fille et de son violon et d’un homme plus âgé vêtu d’un habit de fête et une balalaïka dans les bras. Serge s’empressa de ranger le dossier, la boustifaille russe étant plutôt encombrante.

Après la danse, toutes les personnes s'installèrent à leur table, les deux ennemis retournèrent à la table où ils avaient commencé à parler. Écoutant le discours du Russe traduit par Serge directement, fixant le russe qui parlait, regardant de temps en temps Serge mais restant concentrer sur les personnes qu'il présentait une à une sans se tromper. Elle venait d'entendre une chanson russe chanter par toute la salle, Liz voulant s'enfoncer dans sa chaise, les observant tous, ne comprenant pas un mot des paroles. Etait-ce un Joyeux anniversaire?

Pour ce qui était de chanter, hors de question mais pour ce qui était de boire, c'était plus simple, elle les vit tous boire et fit de même. Les présentations faites, elle sourit à la traduction qu'il venait de faire sur lui et elle, murmura malicieusement un "c'est vrai?"

La déclaration fini, des serveurs apportèrent les plats, Liz attendit un peu se replaçant correctement, puis toussota un peu, regardant Serge enlever sa valise.

Une question enfin non deux... combien de personne de votre famille sont dans la salle...

Puis se levant doucement de sa chaise, s'approcha son visage du sien, pour lui murmurer avec une certaine douceur dans la voix sa deuxième question. Ce qui ne comprenait pas cette langue et qu'ils entendaient ce chuchotement penseraient que ce n'est que quelques paroles amoureuses.

Pourquoi se changement d'attitude... de passer a l'homme de la pire espèce à un homme totalement diffèrent... serait-ce une mascarade ou suis-je tombée sur votre bon...

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'un serveur arriva avec un grand plat de nourritures diverses et variés.Se rasseyant, elle jeta un petit coup d'oeil aux plats puis à Serge, un sourire en coin, secouant la tête, amusée par la situation. Puis fixant l'autre bout de la pièce, elle put voir la prolifération de Russes. Une centaine de personne dans la salle. Whaou! Si c'était plus de la moitié, c'était le pullulement des Helvitch, une menace pour les italiens, à décimer avant que ce ne soit trop tard. Mais ce soir, ce sera la fête! Une soirée où elle voulait être confondue aux autres Russes, boire jusqu'à ramper sur sol pour avoir une autre bouteille, le genre de soirée qu'elle aurait tant voulu à son arrivée à Karandras. Mais aujourd'hui, aujourd'hui elle avait un nom, elle n'était pas la bienvenue chez les russes, elle le savait et le fait que Serge lui ouvre une nouvelle porte la "rassurait" et c'était comme s'il ouvrait une nouvelle porte pour s'intégrer parmi eux sans pour autant renier ses origines...

Serge eut à peine terminer de ranger le barda d’affaires qui traînaient que l’italienne lui posa une question, plutôt indiscrète trouva le mafieux qui ne répondit pas tout de suite observant bien le serveur qui venait dans leur direction. Puis nouveau changement d’attitude pour une question encore plus indiscrète, Serge sembla hésita, perdre pied, il haussa les sourcils accompagné d’un sourire, un serveur posa le plat à la grande surprise de Liz qui sursauta. Serge remercia le garçon qui s’enfuit à toutes jambes. Entrée costaux, il semble que le cuisinier ait sorti les plats préférés de Mikhaïl, du poisson en entrée, saumon et caviar sont de sortis. Poliment, et toujours silencieux, il se servit, et en fit de même avec Liz. En arrière fond, et dans le cœur de la fête, les hommes entonnèrent un chant russe sous fond de violon et de balalaïka sous le regard charmé de la gent féminine.

Il soupira en observant le spectacle. Puis jeta son dévolu sur la table des enfants où se dégageait une ambiance morose, la plupart refusaient de rester plus d’un quart d’heure, quinze enfants et plus de soixante adultes. Son regard se posa sur l’italienne, il se décida enfin à lui répondre.

« Entre soixante et soixante-cinq je dirais, vous serez surpris du nombre si je vous dis qu’ils ne sont pas tous là. »

La fratrie Helvitch était une grande famille, quatre générations à table, des fratries que Serge ne connaissait même pas parfaitement. Le plus vieux avait été un compagnon de Staline, et le plus éloigné devait être les descendants de la sœur de l’arrière grand père de Serge. L’arbre généalogique et le sang des Helvitch était une affaire sacrée dans ce genre de familles pieuses et traditionnelles. Même le mafieux recevait encore des ordres des personnes de sa famille dont certaines concernait sa vie privée certains reprochant à Serge d’être encore célibataire et surtout sans descendant, successeur de la branche mafieuse de la fameuse, il se devait d’en avoir.

« Il faut que vous sachiez qu’il doit y avoir une centaine de Serge Helvitch dans ce monde, un pour chaque personne, vous vous êtes fait votre idée de moi et vous en découvrez une autre, regardez. »

Son regard se perdit dans le vide, fixant de nombreuses personnes dans la salle, chères à ses yeux.

« Ici, peu sont des mafieux, certains sont des hommes d’affaires, des fonctionnaires, des avocats, avec une femme, des enfants et moi … je suis le méchant Helvitch. »

Il laissa sortir un petit ricanement, la famille est le ciment en Russie et quand on parle du loup, la porte d’entrée se referma ne stoppant ni l’ambiance, ni la musique. Un homme de haute stature, les cheveux coiffés en arrière, barbe rasée avec dans sa main un petit garçon d’une dizaine d’années. Le costume laissé entrevoir la vipère tatouée sur sa nuque. Les deux contournaient la salle avant de s’installer sur une table plus isolée. Oui, même lui, même Youri le tueur, le chauffeur, même cet homme jouait un double rôle, brutal et silencieux chauffeur, il devenait bon père de famille le soir. La société russe était particulière.

Une réponse longue et fructueuse, était-ce si gênant que cela comme question ? Elle n’en voyait pas du tout la gêne, mais percevait une sorte de malaise à peine perceptible, ce qui ne provoqua en elle aucune réaction, préférant contempler les enfants[/size][size=9] assis à leur table trépignant sur place. Voyant les plats arriver, elle avait envie de commenter tous ce qui lui passaient sous le nez, et l’odeur qui en dégageait, forte agréable. Ce soir elle se ferait obéissante, et docile pour ne pas déranger toute cette famille Russe. Ces origines ne ressortait pas quand on la regardait sauf peut être dans sa gestuel, mais c’était que lorsqu’elle ouvrait la bouche qu’on pouvait s’apercevoir de son léger accent italien qu’elle essaie de cacher. Voyant que la réponse tardée, elle regarda ailleurs se disant qu’il ne répondrait pas, peut être qu’il était moins désagréable mais ce qu’il pouvait être peu bavard.

Elle se tourna vers les personnes qui chantaient, silencieuse, pensive, appréciant ce chant, se disant que la soirée aller être longue, elle devrait rester muette vu que son compagnon l’était, se serait une soirée bien longue… Sauf qu’elle se trompait sur toute la ligne. Serge eut enfin le don de parole, ce qui la poussa à se concentrer sur lui, plutôt que les chanteurs. Riant doucement mettant sa main devant ses lèvres, se disant qu’il devait y en avoir encore plus dans le reste du monde, alors si une soixantaine d’Helvitch était dans la salle qu’est-ce que ce devait être ailleurs ?

Par curiosité… combien ?

Et si l’un d’entre eux décider de tous les réunir… Oh non, pensa-t-elle, une bombe A est au revoir la belle famille. Pourquoi tant d’idée si tortue les une que les autres, alors qu’il t’accueille et essaie de te montrer une autre part de sa personnalité… Liz haussa les épaules dans le vide, mais écoutant les paroles qu’il venait de dire, cela se combinée bien avec ce qu’elle en pensait, un hasard peut être…

Vous m’avez montré ce que vous vous voulez montrer… si je vous avais vu tel que vous vous présenté aujourd’hui, je n’aurais jamais imaginé toute sorte de procédé pour vous torturer… enfin bon…vous devez être le vilain canard de la famille …et… euh… ils ne sont pas au courant de vos action j’imagine…

Ce qui faisait de lui un être qui sortait de l’ordinaire, parfaitement détestable,, et pour une fois Liz éprouvait une certaine estime à son égard, et ce n’était pas tous les jours. Plus encore s’il devait se taire sur ses agissements. Se faisant craquer les doigts, elle vit un homme rentrer avec un enfant. C’était ce salopard de Youri, que faisait-il avec un gosse ? Il allait le tuer !

C’est… c’est son gosse ? ce … grossier personnage a une vie à côté…

Sentant que ce n’était pas très correct de se mettre à l’insulter, elle regarda son assiette et murmura un petit pardon. Il ne valait mieux pas déranger la nouvelle idée qu’il essayait de lui donner. Mais l’italienne découvrait petit à petit, et toujours avec la même surprise à chacune des informations audibles ou visibles…

Sur la réponse du vrai nombre des Helvitch, Serge n’en savait que trop rien mais il n’en divulguerait pas non plus des masses car entre les anciens officiels du Parti, les opposants, et les autre petits merdeux, il y avait de quoi se perdre. Le petit Serge a apprit comme tous les membres de sa famille, la généalogie des Helvitch, aussi loin qu’ils s’en souviennent, leur arbre remonte au début du XX ème siècle, de quoi avoir des descendants. Il posa un silence lourd de conséquence pour lui faire comprendre qu’il ne répondrait pas, cela faisait bien resurgir également des épisodes plutôt douloureux.
Il ne répondit également pas sur ce côté mystérieux, bien sur que bien des personnes ne sont pas au courant des activités de Serge, le prenant pour un homme d’affaires qui a bien réussi sa carrière et préfère mener une vie dorée aux Etats-Unis plutôt qu’au sein de la Russie. Seul ici, quelques personnes connaissaient la vrai facette de la profession du mafieux. Exercice difficile qu’est de le masquer, être coupable d’atrocité, être responsable de trafics pour l’intérêt personnel. Il devient alors difficile de jouer le neveu, l’oncle, ou le cousin respectable lorsque vous avez du sang sur les mains, pourtant, la plupart des russes et des italiens jonglent avec, certains ne cachant même plus leur famille. Il n’apprécia pas tellement d’ailleurs la remarque de Liz auquel il répondit avec un sourire gêné, Youri était devenu membre à part entière du clan et fidèle ami de Serge.

« En fait non, sa femme je penses a dû rester chez eux, elle est enceinte voyez vous. »

Il tourna son visage et fixa un vieux bonhomme en plein cœur de la fête, malgré son grand âge, rien qu’aux nombres de rides sur le front on peut deviner qu’il se rapproche de la centaine. Serge ne put s’empêcher de faire le rapprochement de Youri avec ce vieillard en train de distribuer bonbons et petits cadeaux aux enfants venus rejoindre les adultes dans leurs chants fous. Il charmait les dames qu’elles fussent jeunes ou de son âge et continuait de chanter à gorge déployée ces chants qui demandent pourtant une telle énergie. Cet homme a hautement participer aux terreurs stalinistes puis plus tard, en profitant de la chute du géant soviétique, s’est taillé une réputation de trafiquant cruel et pragmatique, rien à voir avec un vieil homme intègre qui semble s’amuser, et en dehors de tout soupçon.

« Peu des enfants ici, reprendront l’affaire, cela peut paraître cruel mais notre société est élitiste, seuls ceux considérés comme supérieurs entreront dans la famille, ici la mafia n’est pas une vulgaire histoire d’argent comme pour vous les italiens, ici, c’est le sang … »

Discrètement, il retrousse sa manche, laissant voir la rosace sur son poignet gauche. Il tira sa manche rapidement, les gestes suspects sont peu appréciés ici et Serge n’est pas le plus haut et le plus respecté de la famille, il ne doit pas contrarier l’ordre.

« Le tatouage et la mutilation du corps ne sont que des étapes dans notre vie, ce sont le passé et notre avenir, comme notre carte d’identité. »

Pourquoi au fond racontait il cela ? Il espérait que cette fête lui montre la vision à double tranchant de la mafia russe. Lui ôter la mauvaise image qu’elle peut avoir mais aussi lui ôter toute envie de retourner en conflit avec eux.

N'ayant eu aucune réponse de la part de Serge, elle comprit qu'elle n'aurait pas aucun renseignement la dessus. "Une prochaine la bombe sur la tête des Helvitch " pensa-t-elle en lui jetant un petit regard amuser. Puis fixant son assiette face au silence entre les deux personnes, Liz tapotant doucement la table en écoutant les chansons qui continuait dans la salle.

Un sourire gêné sur les lèvres du russe se dessinait par rapport à la remarque qu'elle avait faite, certes très déplacer, mais c'était sortis tout seul. Elle n'aimait pas Youri, et il lui rendait assez bien. Enfin elle fut assez surprise de la réponse du bel homme.

Oh, vraiment? Et bien, c'est, c'est bien pour lui ... Vous leur direz toute mes félicitations pour leur enfant.

C'était dur pour la jeune femme de dire cela, à vrai dire, si elle pouvait lui envoyer un cadeau pour la naissance de leur enfant, se ne serait pas vraiment un petit jouet. Enfin bon, il fallait se sortir de là et arrêter avec ses répliques cinglantes! C'en était trop! Il essayait de lui montrer autre part de lui-même et lui ouvrir les yeux sur un monde qui lui était pratiquement inconnu.

Regardant dans la même direction de Serge, elle jetait parfois de petit regard en coin sur le russe qui avait l'air un peu pensif.

Vous savez ... murmura-t-elle avec un certain temps cherchant les bons mots. Ne m'incluez pas dans le lot, je ne fais pas partie de leur mafia, de leurs idéaux, seul les origines sont les mêmes ... vous pouvez les insulter, pensez ce que vous voulez, mais à mon avis toute cette mafia, la votre comme la leur, c'est un bordel pas possible, que ce soit pour l'argent ou pour le sang. Loin de là à manquer de respect à vous tous. Mais...

Elle s'arrêta, prenant son verre et buvant une petite gorgée, elle secoua doucement la tête. N'étant pas optimiste à se sujet, l'italienne ne cherchait pas la guerre, ou de nouveau des embrouilles avec le bel homme, loin de là, trouvant que cette affaire était une grosse arnaque. Un jour, cela pèterait et ébranlerait leurs idéaux, familiale, économique, politique... Peut importe à vrai dire, ce n'était pas son problème. On l'avait toujours laissé tranquille, à moins que l'un de ses mystérieux hommes qui l'appelaient pour une mission quelconques faisait partie d'une de ses mafias, mais elle aurait pu le reconnaître à la voix. La meilleur chose qu'un homme puisse faire c'est travailler loin de toute cette pourriture hiérarchique.

Je n'ai jamais eu de rapport avec la mafia italienne, murmura-t-elle un regard vide. J'ai jamais vraiment eu le choix et encore moins maintenant ... c'est un cercle vicieux en tout cas. Enfin bref, je n'arrive pas à comprendre comment on peut se lacérer le corps, comment vous pouvez vous infliger cela...

"un si bel homme" (je parle :p mdr)

Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait des mutilations sur un homme, mais le voir sur lui, un homme si méprisable au premier abord tel que lui. Elle en connaissait aussi d'autre qu'elle voyait tous les jours. Les siennes, une jeunesse, une enfant dépourvue de l'envie de vivre et de se battre pour ce qu'elle aimait. Secouant la tête, vérifiant bien que les traces de son passé était caché, elle l'observa la tête légèrement penchée sur le côté, curieuse de toute ses obligations, ses tatouages, ses mutilations.

Le temps des jolis phrases et des beaux discours venaient de se terminer avec l’apparition de nouveau des garçons dans la grande salle, plats en main. L’un d’eux amena un plateau vers la table de Serge et de sa compagne. Le mafieux hocha la tête, le serveur en fit de même, ici, recevoir un tel geste d’un membre de la famille est considéré comme plus important que tout l’or du monde. Serge découvrit lui même le plateau ne pouvant attendre, après tout, il aimait la bonne nourriture et les exercices quotidiens de son activité lui éviter de prendre démesurément du poids. Du cerf, voilà le plat auquel désormais les convives étaient amener à vaincre. Si un silence avait envahi la salle au moment du plat, une clameur s’éleva bientôt dans la salle, un chat rapide et entraînant où vint se rejoindre un accordéoniste ainsi qu’un trompettiste. Serge chuchota cet air entraînant, un ancien chant de la guerre civile, juste après la Deuxième Révolution.

Il se termina dans un tonnerre d’applaudissement et de cris de joies avant que ne soit entamé par une partie des musiciens un chat solennel, un couple assez âgé se leva, dansant au milieu de la salle. Serge retourna à son plat, et tout en essayant de servir la jeune italienne, la viande n’étant pas la plus simple à couper, et apercevant bien qu’elle regardait intriguée cette danse, ces chants, cette fête.

« Un de mes oncles, il est resté très jeune. Vous voyez, peu importe ce que veulent dire ces chants, ils sont juste là pour l’ambiance. »

Il arracha enfin un morceau de viande qu’il servit dans l’assiette de Liz, ne cherchant pas à savoir si elle désirait en prendre, elle en prendra. Même combat pour se servir soi-même. Avec le bruit aux alentours, on entendit pas la lourde porte d’entrée s’ouvrir et se fermer. Une personne sombre venait d’entrer, évitant le cœur de la fête, il semblait se rapprocher de la table des deux compères. Serge, ne le voyant pas venir, commença une conversation avec Liz.

« Pour revenir à ces tatouages, on ne se l’inflige pas, nous sommes heureux de le faire, pour un russe, c’est incroyablement esthétique et cela montre qui vous êtes, un bagnard peut devenir quelqu’un avec ça, j’ai même vu un professeur de … »

Il coupa sa parole lorsque le type se trouvait juste derrière. Serge se retourna l’apercevant. Il revint alors vers Liz, avec un visage décomposé. Sans le regarder, les yeux rivés dans ceux de Liz. Il s’adressa à lui.

« Monsieur le commissaire, quelle bonne surprise. »

L’agent de police s’avança alors, saisit une chaise et s’installa à côté de Serge qui semblait se déconnecter du monde. Le mafieux vida un verre de vodka et commença sa dégustation.

« Je ne sais pas si je peux vous parler devant … »

Serge le coupa immédiatement.

« Ma femme, bien sûr que si, allez y. »

Le commissaire, malgré le soupir qui traduit bien son animosité, imaginez partir interroger quelqu’un en dîner avec sa femme au cour d’une somptueuse fêtes avec des tarés courrant , chantant et dansant partout.

« Nous avons retrouvé un corps dans le canal, un afro-américain, il portait des marques de … »

Serge lui coupa de nouveau la parole.

« … Les doigts coupés, les dents en moins, et le crâne rasé. »

Il soupira repensant à ce type qu’il avait buter, un simple voleur de voitures.

« Si vous voulez arrêter l’assassin adressez vous aux mafieux, et par la même conséquent demandez leur d’arrêter leur menace sur ma famille. »

Serge sembla prendre encore plus de distance, il se replongea dans son plat. Le commissaire comprenant bien la situation, se sentant gêné.

« Très bien excusez moi Monsieur, madame. Bon appétit. »

Il se leva, Serge lui adressa un regard sombre, il disparut. Voilà tout le stratagème des Helvitch. Pour la police, cette famille n’était pas un puissant clan de Karandras mais juste une victime de ces affreux truands.

Les plats arrivaient enfin, Liz ne voulait pas l'avouait mais elle avait un petit creux depuis cinq bonnes minutes, essayant de s'occuper en conversant avec lui et en écoutant la musique, ce qui lui fut bien plus bénéfique.

Voyant le plat posée, elle fut estomaquée par ce qu'il y avait à l'intérieur. C'était de la viande... mais de quel animal? Liz n'était pas habitué à manger ce genre de bestiole la, plus habitué à se passer de viande, mais elle n'irait pas à l'encontre d'Helvitch qui s'était battu avec la bête avant d'en sortir deux morceaux, tandis qu'elle était tranquillement assise sur sa chaise. Elle non plus n'avait pas remarquée cet homme rentrer, trop occupé à rire silencieusement du combat acharné de Serge.

Elle allait lui poser une question, parce que c'était totalement absurde ce genre d'idée, que cela soit esthétique sur un homme d'une trentaine d'année au corps d'athlète tel que celui qui était en face d'elle, bien sur ce devait être charmeur et en faire tomber plus d'une, mais, quand il aura pris de l'âge et qu'une petite bedaine apparaîtra, que ce passera-t-il par la suite...

Enfin bon,elle ne put lui poser la moindre question, un homme était arrivé derrière lui, Liz regardant successivement le commissaire et le russe, restant impassible, voulant lui demander qu'est-ce que c'était que cette histoire. Le visage décomposé de son "ami" lui fit comprendre que ce n'était pas de bon augure, finissant de le regarder, serrant a nouveau son sac entre ses pieds, allez savoir pourquoi. Puis la conversation s'enchaîna, restant silencieuse, observant de temps en temps les deux hommes, commençant à manger, se montrant indifférente par rapport à ce qui se passait.

Il était question d'un meurtre dans un canal de la ville, et d'une sorte d'accusation par sous entendue de la mafia Russe, qui assurément était dans l'histoire, mais Serge s'en sortait plutôt bien, pensa-t-elle. Le bonhomme s'en alla en s'excusant, Liz lui faisant un simple signe de la tête, et le regarda partir, puis le voyant disparaître, elle fixa l'homme en face d'elle.

Qu'est-ce que c'est que cette histoire? dit-elle en fronçant les sourcils. Pourquoi est-il venu voir, maintenant?

Peut être était-ce encore un peu trop demander de répondre à cela, surtout qu'il y avait pas mal de monde mais vu qu'ils étaient tous assez occupée, elle n'espérait pas se lever pour attendre une réponse de sa part, il l'avait ''mise'' dans l'histoire un instant, elle voulait savoir à présent.

Serge continua de manger, d’abord poliment et lentement puis de plus en plus vite. Il ne répondit pas aux questions de Liz ni aux invitations à chanter et à danser partout dans cette salle. Subitement alors que l’ambiance entre les deux personnes se trouvait être définitivement plombée, Serge se leva, quittant la table et grimpa en vitesse les escaliers. Il se réfugia dans la chambre qui lui servait de logement. Il laissa pousser un cri de colère avant de donner un coup violent sur le mur, geste inutile mais fort de sens. Cherchant avec force à côté de son lit sur la table de chevet, son téléphone. Il s’en empara, et appela. Il ouvrit également la fenêtre donnant sur la rue.

Dans la salle, Liz put apercevoir Youri quitter sa table et décrocher son téléphone. Sans attendre, il se jeta vers les cuisines pour espérer pouvoir entendre quelque chose. Serge se calma et parla d’une voix faible et essoufflée.

« Demain matin, prépares la voiture, j’ai une visite à faire. »

Il raccrocha, balançant le téléphone sur le lit. Il descendit aussi calme et serein que depuis le début de la fête. Youri sortit également des cuisines rangeant son téléphone dans l’intérieur de son costume. Il remarqua Serge en train de se rasseoir et lui adressa un signe d’approbation de la tête. Le mafieux se rassit et reprit tranquillement son repas.

« Veuillez m’excuser mademoiselle. »

Plus aucune allusion à tout ce qui pouvait toucher la mafia. Dans le coin de la fête, les bruits de trompette cessèrent un moment, les musiciens eux aussi également se mirent à table, et les conversations folles, palpitantes et fortes plurent. Le fils de Youri avait quitté sa table et se dirigeait à présent vers celle de Serge timidement, le petit garçon dans son costume se contenta d’un.

« Bonjour monsieur Helvitch. »

Serge ne l’ayant pas vu, se réveilla au son de sa voix et décocha un sourire. Serge se baissa un brin et embrassa les deux joues du garçon qui parlait d’une voix tremblante.

« Mon papa voudrait savoir l’heure où il devra vous prendre demain matin. »

Serge frotta les cheveux du gamin tout sourire.

« Vers 8 Heures merci. »

Le petit garçon salua de la tête avant de s’éloigner. Serge revint aux restes de son repas.

« Où en étions nous ? »

Qu'avait-il? Le russe mangeait de plus en plus vite. Avait-elle posé une question encore trop embarrassante? Fort possible mais après tout, elle n'avait fait que cela depuis le début alors cela ne l’étonne pas tellement que le silence entre les deux personnes persiste. Il fallait que sa reste superficiel, une conversation superficiel, si c'était cela qu'il voulait ... elle n'en aurait pas avec cette italienne qui voulait toujours entrer dans le vif du sujet, surtout qu'elle essayait dans apprendre un maximum sur lui, jouant un double personnage si mystérieux. A plusieurs reprises on l'avait invité à danser mais à chaque fois il les déclinait, jetant un regard à Liz, qui leur souriant faisant un simple signe de la tête. Soupirant silencieusement, elle fit une pause en prenant un verre tandis que Serge se leva et partis vers un escalier, elle se retourna mais elle n'eut que le temps de le voir disparaître.

Se remettant correctement sur sa chaise, Liz était quelques peu troublée. Qu'est-ce qui l'avait fait fuir aussi rapidement? Elle peut être, et son envie de la trucider sur place à cause de ses questions incessantes. Passant un doigt sur son menton rapidement, elle fisa son assiette à moitié remplis le regard vide. Secouant la tête, la jeune femme se dit qu'il devait sûrement avoir une envie pressante? Une vraie gonzesse!

Enfin cela dit, jetant un coup d'oeil à la salle bondée pour essayer de voir si Serge revenait, elle s'aperçut que Youri s'était levé et partait dans les cuisines un téléphone à la main. Liz prit son sac, restant à sa place, et chercha quelques choses sans savoir quoi, voyant la petite boite de cookies, à côté de son arme, d'un paquet de mouchoir et son porte feuille. Le reposant, semblant ne pas être convaincu par tout cela. Il lui manquait quelque chose sans savoir quoi.

Au bout de cinq minutes approximativement, Serge revint comme si rien ne s'était passé. La jeune italienne comptait lui demander si ça allait, mais l'idée même qu'il allait à nouveau faire comme s'il n'avait rien entendus, ce qu'il faisait quand même, la fit se taire, reprenant ses couverts.

Ce n'est rien.

Ne voyant pas l'enfant de Youri arrivait, elle fut surprise lorsqu'il adressa la parole timide au mafieux, ce qui lui fit relever la tête, regardant l'enfant qui était tout à craquant, adoucissant l'italienne pendant quelques secondes. Il lui demanda à quel heure son père viendrait le prendre, encore pour des sales affaires pensa-t-elle.

L'enfant partie voir son père pour lui passer le message, Serge reprenant la "conversation" qu'il entretenait avec l'italienne. Se stoppant dans son élan, elle posa ses couverts, s'appuya sur le dos de sa chaise, sans rien dire, elle le fixa, puis se concentra sur l'enfant qui retournait à sa place.

où en étions nous? pensa-t-elle en le regardant essayant de savoir ce qu'il avait derrière la tête.

Ce fut le tour de l’italienne ne peut pas répondre, le ballet des serveurs apparut de nouveau pour débarrasser les assiettes suivis d’une autre fournée portant justes des bouteilles à la main, pour les tables principales au cœur de la fête, ce qui s’appelle un digestif, autrement dit, tu bois le maximum que tu peux, si tu vomis, le surplus non digéré devient digéré et si tu ne vomis pas, on peut passer directement au dessert. Vu la faculté de résistance incroyable des russes à ce breuvage énergisant, le dessert peut venir tout de suite mais un proverbe russe ne dit il pas « La route vers l’Eglise est verglacée, je vais plutôt aller au bar, la route est sûr… ».

Serge se risqua à briser le silence.

« Et vous madame la Mante religieuse, que faites vous en ce moment ? »

L’utilisation de ce surnom n’était pas utilisée innocemment, la faire réagir ce serait toujours mieux qu’une conversation plate et sans vie. Il prit enfin le temps d’observer la tournure de la fête, Youri et son gamin s’étaient rapprochés du point névralgique de la réserve de vodka et du centre de la fête, le chauffeur se trouvait en grande discussion avec le vieil Antoniel, ancien officier de l’armée, ce type avait un tic incontrôlable, il suffisait de gueuler « colonel » et il se mettait au garde à vous, les deux hommes discutaient un verre à la main, le bras sur l’épaule, quelle belle beuverie tiens, même les musiciens alternaient notes joyeuses et verre à la main.

Le violoniste termina son verre qu’il posa avec force sur la table avant de donner délicatement son violon à la petite fille qui se trouvait juste à côté de lui.

« Ah, ne me répondez pas tout de suite … »

La petite fille se mit alors à jouer une ballade russe, un ancien chant de guerre, à peine les premières notes, reconnaissables furent jouer, les anciens de l’armée rouge se levèrent en cœur et verres en main se mirent à chanter avec vigueur, le rendu se trouvait être dissonant et la moyenne d’âge de ces types ferait pâlir d’envie les publicitaires pour les crèmes anti-rides. La petite fille, toujours aussi concentrée, changea brutalement d’accords pour passer à une danse endiablée que ces mêmes personnes se mirent à effectuer décochant un sourire et des rires chez Serge, elle est là la véritable jeunesse de la Russie. La chanson se termina et bon nombre portèrent la petite fille en triomphe. Serge applaudit en acclamant le nom de cette petite fille.

« Ma nièce Laura, donc nous disions ? »

Un silence pesant entre les deux personnes. Un regard interrogateur venant de l'italienne, sauf qu'elle savait très bien qu'aucune réponse ne viendrait. Et à vrai dire, elle le savait, cela ne la regardait pas, mais la curiosité était parfois un peu trop grande, surtout pour une femme. Elle sut se taire et préféra regarder ailleurs, contemplant la pièce, appréciant l'ambiance, une ambiance pas comme les autres. Voyant les serveurs s'approchaient pour récupérer les assiettes, elle sourit à celui qui venait les débarrasser, ne lui rendant pas, plus occuper à surveiller les plats. Blessé dans son propre orgueil, elle se raidit aux paroles du russe.

Sa tête se baissa toute seule, comme si elle voulait rentrer dans son corps et disparaître. Le regardant effarée, Liz voulait prendre une bouteille sur la table, et lui envoyé dessus. Pourquoi faisait-il cela? La provoquer? Non! Peut importe, elle était comme bloquée, sa poitrine se soulevant doucement à chacune de ses inspirations.

Secouant la tête, son attention fut porté sur une petite fille qui s'était muse à jouer du violon, extrêmement bien pour son âge. , la remarque du russe avait recu un regard noir de la jeune femme. Elle essayait d'apprécier cette violoniste hors pairs, mais cette question la tourmenter un temps soit peu, autant répondre avec sincérité, qu'est-ce que cela lui coûtera mise à part quelques paroles en l'air. Les chansons reprirent de plus belle, ses mêmes personnes se mirent à danser sous le regard ébahit de l'italienne. Ils tiennent la route les russes à cet âge!

Cette petite Laura était tout simplement fantastique, c'était son nom d'après Serge après un flot d'applaudissement envers l'ingénieuse petite fille. Elle attendit que la foule se calme avant de repositionner un sourire aux lèvres, ayant vu l'enfant rayonnée de bonheur.

Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, j'attend une nouvelle proie pour pouvoir la déguster autour d'un dîner au chandelle et avoir en plat principale sa cervelle et son coeur...

Soupirant, levant les yeux au ciel, elle but une gorgée de son verre.

Je veux simplement essayer de reprendre une vie normale... et vous, côté vie normale, ça marche comme vous voulez? Vous êtes comme Youri? Votre femme enceinte attend à l'étage?

Elle termina sa phrase un sourire en coin, il fallait éviter de parle de la mante religieuse, mais pourquoi ne pas parler de cette vie normale? Normale pour qui? Aucun des deux n'avaient une vie "normale", une famille à soi, des enfants et un travail honnête...

Serge afficha un large rictus à la réponse de Liz. Enfin la conversation prend un ton ironique, cynique et ironique, tout ce qu’il aimait en elle ; en tout cas, elle ne manquait pas de culot, venir dire ça dans un restaurant rempli de russes, tous en bonne santé et ayant tous faits à l’exception des enfants et des femmes leur service militaire dans des districts extrêmement difficiles. Il rétorqua immédiatement à son interlocutrice se rapprochant d’elle en gardant ce sourire charmeur et assez déstabilisant.

« Si vous voulez mon avis je préfère de loin la première histoire … bien que le cœur soit assez indigeste. »

Elle une vie normale, elle n’était même pas foutue de garder un appartement, juste une italienne comme les autres, faible, ignorante, incompétente et naïve décorée avec de l’arrogance, de l’audace et de l’inconscience. Vous mélangez tout ça dans un moule plutôt intéressant, se fit il remarquer à lui même, et vous obtenez Mademoiselle Parker. Il se rassit au fond de son siège, sentant venir le clou de la fête. Comme prévu, après que le silence de plomb se soit installé entre les deux, la lumière s’éteignit, plongeant la salle dans l’obscurité la plus totale. La porte à double battants de la cuisine s’ouvrit et un immense gâteau éclairé par de nombreuses bougies et petits artifices se mit à se rapprocher de la table centrale au son d’un chant qui semble être celui d’un anniversaire bien qu’il fut assez agressif.
Les russes entonnèrent un décompte avant que la lumière des bougies disparaissent sous les hourra généralisés. La lumière se ralluma. Liz se retrouvait devant un siège vide.
Serge s’était levé rejoignant la table centrale au bras de son cousin levant un verre de vodka comme toutes les personnes présentes. Le plus vieux des russes commença à crier d’une voix saccadée, un dernier Hey ! et ils vidèrent leurs verres ensemble puis de nouveaux des cris de joies. Le mafieux enlaça son cousin, laissant Liz seule. Il prit la parole.

« Messieurs, Helvitch … » De grands cris dans la salle. « … Officiels ! » D’autres russes hurlèrent. « … Colonel ! ». Alors qu’un type se mit au garde à vous sous les rires de toute l’assemblée. « … Et glorieux invités qu’ils fussent hommes d’affaires ou même italiens. »

Peu de cris sur cette acclamation, la phrase ayant été dites en russe. D’ailleurs Serge lança un regard sombre à l’italienne lors de sa prononciation.

« … Souhaitons ensemble un bon anniversaire à un homme toujours plus âgé. »

Des cris dans la salle alors que les verres s’étaient de nouveaux remplis de musique. Serge termina son petit verre rapidement alors qu’un russe gueula son envie de musique. Le mafieux rejoignit rapidement sa table lorsque les tirades de violons commencèrent à pleuvoir et que les premiers se trouvaient déjà au centre de la fête à danser, ces danses russes endiablés et intenables.

Croisant les bras, elle soupira d'un malin plaisir à la réponse à Serge allant répliquer à la suite, mais non, elle préféra se taire, ayant vu cet bel homme au sourire charmeur (christiannn! xD) s'approcher d'elle. Esquissant un sourire, elle ne répondrait pas tout de suite, avec lui, elle avait appris à ne pas avoir d'un de réponse au question qu'on lui avait posé et de deux, qu'il valait mieux attendre le bon moment pour en placer une.

La lumière s'éteignit soudainement, et elle vint de derrière, de la cuisine. L'italienne lui murmura dans le creux de l'oreille, en se levant de sa chaise silencieusement.

Et bien, Serge, si je peux me permettre, murmura-t-elle un sourire en coin. Commençons par vous...

Elle sourit malicieusement mais il ne la verrait pas. Comprendrait-il ou non ? Peut importe, elle se rassit et observa le spectacle. Un immense gâteau arriva, elle ne pouvait pas voir qui le portait, mais ce gâteau la, elle n'en verrait pas tous les jours. C'était impressionné qu'elle regardait le gâteau marcher tout seul vers la table centrale. Liz allait pour regarder Serge, mais il n'y avait rien, elle put voir une personne passée pour s'approcher du gâteau. Un chant commença, elle se sentait à nouveau dans un autre monde, perdue, ne comprenant pas tout ce qui se passait.

La lumière fut rallumée, Liz allait pour dire deux mots au russe, mais il avait bien disparu, il était avec son cousin, enfin se devait être lui, la mémoire de Liz était assez mauvaise pour retenir une tête de russe. Il commença à parler, des acclamations au début et un silence de mort au dernière paroles. Un regard sombre de la part de Serge à l'italienne qui aurait voulu lui dire "quoi qu'est-ce que j'ai fait encore!". Se replaçant correctement, la jeune femme prit son sac et regarda son téléphone, un appel en absence, un numéro encore privé! Encore un! Elle le posa sur la table et soupira, tandis que Serge revenait s'asseoir.

Alors pourquoi ce regard... qu'est-ce qui a été dit? demanda-t-elle ne lachant pas son regard de son téléphone.

Elle savait que si c'était bien un appel pour une mission, on rappellerait...

[Excuse moi de la petitesse de mes rep]

Il se rassit devant son italienne avec l’intime conviction d’avoir gagné cette manche. Pourtant quelque chose venait le chagriner, l’absence de son cousin Nikolaï, le seul mafieux à être resté sur Karandras, ce type aimait deux choses, la vodka, chose extrêmement bien fourni ce soir là, imaginez recevoir une voiture de livraison remplie de cette boisson rien que pour la fête, et les femmes, choses également bien fournies dans cette soirée bien que la plupart soient mariées. Il tenta un début de réponse à la charmante Liz.

« Eh bien je … »

Il sentit une vibration dans sa poche. Sortant son téléphone de sa poche, il aperçut un nouveau message d’un certain Vladimir, Serge n’en connaissait qu’un seul, un informateur, c’était un tchétchène, aussi vicieux et brutal que tous les siens mais beaucoup plus respectable pour la simple raison qu’il bossait pour et entièrement pour le clan de Karandras. Sans attendre, il ouvrit le message. Stupeur et horreur, un message codé en cyrillique, en gros il avait vu des italiens ou le genre de types qui y ressemblaient enlever Nikolaï à son domicile, tôt dans la matinée, après une filature il avait repéré une adresse dans le cœur du quartier européen et rien ne présageait de bon.

Serge releva la tête, l’expression de son visage avait bien changé. Colère et haine étaient les seuls signes que l’on pouvait entrevoir.

« Eh bien si les vôtres préfèrent la guerre, je crois que nous allons en rester là. »

Il se leva brusquement et se jeta dans les escaliers collant son téléphone sur son oreille. Il ne fallut pas très longtemps pour que Youri se leva à son tour et se dirigea vers les cuisines. Serge ne descendra plus de la soirée, quant à Youri, il avait brusquement disparu. Ne revenant que très tôt dans la matinée pour reprendre son fils.

Être dans un monde où l'on ne comprenait rien, où on était perdue avec des gens qui considérée les italiens comme des ennemis à cause de leurs idéaux différents, et de Famille qui se faisaient la guerre depuis longtemps, des choses qui n'avaient jamais été très clair pour cette femme. Liz avait toujours travaillé seule, sans jamais l'aide de ce qui était de Sa famille, enfin pour dire famille, c'était des gens qu'elle ne connaissait pas, des gens auquel elle n'avait jamais adressé un mot. Elle s'en foutait complètement à vrai dire.

Et ce soir là, c'était ça qui avait fait terminé la petite fête en Serge et l'italienne. Deux opposées, aux caractères différent, deux personnes qui au final ne pourront peut être jamais s'entendre, l'un trop attaché à sa famille et ses idées d'ennemi, l'autre complètement à la masse qui tentait de reprendre une vie normale mais en vain. Quelque chose chagrinait cet homme, la jeune femme pouvait sentir cela, c'était une femme après tout, mais qu'est-ce que c'était ça elle ne le savait pas, elle n'était pas un devin pour savoir que des italiens avait enlevé quelqu'un de sa famille.

Il lui lança une réplique cinglante et parti sans même lui dire au revoir. Les yeux écarquillés, elle resta inexpressive pendant quelques secondes. Qu'est-ce qu'elle avait à voir avec ses histoires? Pourquoi se changement d'attitude si soudaine? Elle se retourna en direction des escaliers et murmura un simple.

Mais...

"Idiot'' pensa-t-elle voyant passée Youri non loin d'elle. La soirée était donc belle et bien pour ses deux "amis" d'un soir. C'était bien fini, elle ne comptait pas le revoir tant qu'il n'y aurait pas d’explication, et vu ce qu'il lui avait dit, ce ne serait pas demain qui viendrait lui passer un petit coucou. Soupirant en se levant, elle rangea son téléphone qui se mit à vibrer à nouveau. Encore un numéro privé... Elle prit son sac et se leva, adressant un petit sourire au fils de Youri qui la vit partir.

L'italienne récupéra sa veste et sortie. Il ne faisait pas très chaud ce soir là, les lampadaires éclairaient mal la rue, des gens traînés en rigolant, des bouteilles à la main, complètement ivres, chantant des chansons russes. Pour tout le monde s'était un soir festif. Marchant sur le trottoir, elle prenait la direction pour rentrer chez elle, elle n'aurait pas assez pour prendre un taxi. Son téléphone vibrait à nouveau. C'était du harcèlement!
Quoi! Aboya-t-elle en le décrochant. Qu'est-ce que vous voulez bordel! Non, je ne m'occupe plus de ça... ok! Vous demanderez à quelqu'un d'autre de vous occupez de votre russe, je jette l'éponge c'est clair! Foutez moi la paix!

Raccrochant elle avait été clair, un homme voulait qu'elle s'occupe d'un russe, elle n'avait pas la tête à ça. Cette soirée lui avait fait voir les russes d'une nouvelle façon et les tuer ne serait pas utile, tout ce qu'elle voulait, c'était la tranquillité, rentrer chez elle et dormir. Elle ne voulait plus rentrer dans ces histoires avec les russes, c'était trop ...

Au bout d'un heure, elle rentra dans son immeuble, Mme Geckler devait dormir à cette heure, elle la verrait demain. S'installant dans son canapé, elle ouvrit la boite de cookie, alluma la télévision, et prit un verre de vodka en main. Elle terminera sa soirée en solitaire...

[Topic Fini]

» Ami ou Ennemi ? [PV Kol]
» L'odeur de la vodka [Pv Serge]
» Troisième As [Serge]
» Demande Serge
» Good bye... [Pv Serge]