Good bye... [Pv Serge]

-Allo Serge? C'est Stazi. Mes doutes se sont confirmés... On se retrouve sur le "chien de l'ocean" à 21h30, viens seul, tes hommes ne méritent pas d'assister à ça... lança t-il en russe avant de raccrocher.

Il y a quelques semaines les Anciens avaient fait part d'une terrible nouvelle aux oreilles de Stavro, Aleksei Krapuniek, un cinquantenaire, propriétaire d'une équipe de foot, ancien lieutenant avec Serguei et Serge, mentor de Stavro, s'était fait pincé avec plusieurs kg d'héroïne par les Fédéraux.

Sois il portait un micro, sois il prenait perpet'.

Quatre russes se firent arrêter cette semaine rien qu'a cause d'un bidule électronique. Stavro était chargé de sa mort, mais celui-ci jugea nécessaire de convoquer Serge, c'était plus qu'un rapport fraternel qui régnait entre ses trois hommes, il était nécessaire qu'il y assiste.

Ce matin là, Stavro n'en croyait pas ses oreilles. Alek? Un mouchard? Allez vous faire foutre !
Lorsqu'il arriva dans la piaule de Alek, il y eut une embrassade, une petite partie de cartes, un verre de Vodka, comme au bon vieux temps.

Entre deux jeux, Stavro ordonna a Alek de mélanger le paquet en attendant qu'il revienne de pisser.

Alek s'éxécuta et Stavro se glissa dans les toilettes avant de se faufiler discrètement dans la chambre de son frère. Il fouilla dans les meubles, rien de concluant.
Lorsqu'il aperçut une boite de cubains, il fut étonné.

Depuis quand Alek fumait des cigares ? C'est pas lui qu'avait fait tout un cinéma la dernière fois parce-qu'un client lui crachait la fumée à la gueule ?

Stavro fouilla la boite, l'examina, et sentit qu'il y avauit un double fond dans la boite, il l'ouvrit et aperçut tout un dispositif électronique. Du matériel d'écoute.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Il s'assit sur le lit, la boite entre les mains, s'essuya les yeux et remit tout en place avant de tirer la chasse d'eau et redescendre :

-Serge et moi... Nous nous sommes dit que ce serait pas mal de faire un petit tour sur le bateau que je viens d'acquérir. Un 630 chevaux. On buvra de la Vodka, joueront aux cartes jusqu'a je ne sais quelle heure et pourquoi pas se faire deux trois poules au retour ? Ca te dit ?

-Ca me va petit Amerikossy...

Mirko lui avait dégoté un bateau, "Le Sea Dog" et avait eu pour ordre d'indiquer l'endroit ou était entreposé le bateau a Serge. Il y prépara plusieurs bouteilles de vodkas, un grand sac plastique noir, deux poids, une lourde chaine en acier.

A 20h30 il passa chercher, seul, Alek chez lui et ils se dirigèrent en direction du port ou son bateau l'attendait.

-Oh putain, Stazi, comment t'as pu dégoter ça ?

-C'était mon troisième voeu, le premier était que j'ai une grosse paire de couilles, le second que j'ai une bite pouvant rivaliser avec celle d'un étalon, et le dernier que j'ai un putain de bateau digne des plus grandes stars d'Hollywood. Monte.

Au loin, une voiture arriva, le Dandy pointa le bout de son nez... C'était pas trop tôt.

Serge sirota un café tout en lisant son journal du matin. Contrairement à son habitude de lire le « Washington Post », Serge prit le journal de Karandras, un véritable tas d’immondices et un torchon pour ceux habitués à lire une presse de qualité. Depuis la disparition de Barthélémy, ses rédacteurs en chefs ne se foulent pas et ont fait du journal un recueil de faits divers ou insolites. Pas si divers que ça aujourd’hui car le journal titrait : « Coup de filet chez les tatoués ». Voilà la réponse à l’agitation qui soulevait le quartier ce matin. Serge ouvrit rapidement le journal et lut attentivement l’article : « Suite à la coopération d’un renégat, la police a pu opérer à une série d’interpellations dans le milieu du crime organisé russe, quatre dirigeants présumés ont été arrêtés alors qu’ils rentraient chez eux hier soir ». Serge hésita à prendre son téléphone pour avertir les anciens mais il se rendit compte rapidement que c’était déjà le cas.

Il reçut un appel, son téléphone affichait, John Molson, un vulgaire prête nom donné au numéro de Stavro pour éviter d’être prit si les flics fouillent son portable. Serge décrocha et comme d’habitude, la discussion fut rapidement expédiée. Le ton de Stazi était différent, pas hautain et impatient, il devait se passer des choses graves. Il raccrocha vite fait alors que le frère du mafieux, déboula de la porte de la cuisine, se dirigeant devant son frère.

« Aleksei Krapuniek s’est vendu. »

Serge faillit cracher son café à la tronche de son frère. Aleksei ? Il avait toujours été un allié fidèle surtout du temps où Serge régnait en maître ici. Il reprit son souffle et invita son frère à s’asseoir.

« Racontes moi ça … et c’est absolument sûr ? »

« On a fait des recoupements entre son arrestation pour trafic de drogue et les relations qu’il entretenait avec les types arrêtés. Tous des piliers du trafic de drogue plus les grands. Tu es sur la liste, de même que la brute de Stazi. »

Serge se leva, lança un furtif au revoir à son frère, enfila son manteau et quitta précipitamment le restaurant. Il claqua la porte, Vassili était juste derrière à faire le guet de la rue.

« On y va. »

Dit Serge d’un ton sec, Vassili, sans rien dire le suivit jusqu’à son appartement. Serge ouvrit énervé la porte de la résidence et manqua de la défoncer de colère. Ils montèrent les escaliers dans un silence glacial. Le mafieux ouvrit enfin la porte de son sublime appartement dans le centre de Little Odessa. Il attrapa au vol son arme sur laquelle il vissa son silencieux. Vassili restait en retrait à l’entrée de la maison. Serge attrapa également son cyanure, on ne sait jamais et attrapa son téléphone fixe. Il s’installa dans son sofa et tapota. Ça sonne, un type décroche.

« Amène-moi Nathalia devant le « Irkoutsk » à 21h, merci. »

Les conversations étaient toujours courtes et expéditives chez les Russes afin d’éviter d’être chopé par la police. Serge, conscient du petit rendez-vous que lui avait fixé Stazi ne pouvait pas venir les mains vides, il viendra avec le meilleur joujou pour eux. Une prostituée de luxe, Nathalia, la défoncée à l’héro. Ils attendront dans cette ambiance tendue jusqu’à 21h heures à laquelle. Le mac vint la déposer. Serge attendait près de la voiture et intima à la jeune femme de monter dans la voiture, elle ne broncha et s’exécuta. Vassili conduisait, Serge devait venir seul mais il n’allait pas conduire sa propre voiture, ce serait trop déshonorant. Ils arrivèrent pile à l’heure au rendez-vous, n’en déplaise à Stazi qui préférait arriver en avance. Le bateau témoin se trouvait bien à l’endroit indiqué et Stavro était en compagnie d’Alek le mouchard. Serge sortit de la voiture l’air grave, tenant fermement le bras de Nathalia. Il la tira même hors de la voiture avec une brutalité digne d’un mafieux.

« Bonsoir messieurs, j’ai amené quelque chose … »

La voiture, elle, disparut.

Stavro regarda le visage en bouillie, les larmes aux yeux... Il resta silencieux et avala une demi bouteille de Vodka. Il se rassit et sortit un cigare, contemplant le cadavre.


Cette proposition voilà maintenant 8 mois qu'il l'attendait. Il enfila des gants en plastiques et lui fit les poches : il lui prit le porte-feuille qu'il rangea dans sa poche de veste, sa gourmette, ses trois bagues en or, sa montre Rolex. Il mit le cadavre sur le ventre avant de lui fouiller les poches arrières.

-Tu vois c'est pour ça que j'ai pas voulu lui foutre une balle dans le crane : il y a de la merde partout...

Il partit a l'avant du bateau avant de revenir avec deux poids, des lourdes chaines, et un sac immense noire, qui possèdait une sorte de fermeture éclair. Le même dans lequel on enfilait les morts.

-Je pense que tu vas m'aider...

Ils réussirent a enfiler le cadavre dans le cas plastique. Avant d'enrouler la lourde chaine autour et d'y attacher un solide cadenas et deux poids reposant aux extremités des deux parties du corps... Ils comptèrent jusqu'a trois avant de balancer le cadavre dans l'eau sale et visqueuse. trois petites bulles remontèrent et plus rien. Le corps s'en allait aspiré par la mer, aspiré par la mort.
Stavro sortit un cigare et le fuma, contemplant l'étendue aqueuse avant de retourner à l'intérieur du bateau et rammasser les douilles. Il les balança dans la mer et rammassa le tapis taché de sang, il mit ses mains aux extremités et le déchira avec force, avant de le balancer lui aussi en mer.
Lorsqu'il entendit la remarque sur les quatre russes à libérer, il éclata de rire :

-On peut plus rien faire pour ces vieux machins. Tu veux que je les libère comment ? Passe-moi un tank et on reconsiderera la question. Tu sais aussi bien que moi qu'avec des aveux on ne peut plus rien faire. Ces mecs là étaient mis sur écoute chaque jour, mais ils savaient s'en sortir, mais avec un mouchard ans leurs rangs, ils sont paumés ! Même si je dégote un avocat. Ce sera pour leur épargner quelques années. Ils vont passer 20 ans minimum. Dans 20 ans, ils auront quel age ? 80? 85 ? Ils seront même plus capables de lasser leurs chaussures... Plus capables de grand chose même...

Il se dirgea vers le poste de pilotage, et lança le moteur avant de se mettre en direction du port :

-Tu sais pour le cas Strickland. Y a un black qui va me refilé des infos sur l'autre connard. Seulement il veut 12.500$ les infos. Il faut que tu me les dégotes parce-que sinon, le cas Strickland va nous filer entre les pattes...

Stazi se démenait pour ce Strickland, voilà maintenant quelques semaines qu'il trimait dans ses recherches et la remarque de Serge le vexa : Le corps tout frêle de Serge se trouvait maintenant devant lui et une voix "malsaine lui chuchotait :

-Vas-y tue-le ! Fais toi plaisir... Personne ne le saura, vas-y !

*La Ferme..*

Il sortit un cigare de son pantalon avant de l'allummer et lancer :

-Si il y a un problême avec Strickland, que vous avez besoin de moi en cas de renfort, c'est même pas la peine de compter sur moi.

Il tira longuement tout en marchant vers sa voiture et lancer :

-Et ta pute j'en veux pas : A quoi elle va me servir elle sait même pas ce qu'elle fait ! Bonne qu'a sniffer... Elle monte pas dans ma voiture ça c'est sur et certain... Si elle est aussi bonne que tu le dis, elle trouvera bien son chemin, comme une grande fille.

Il monta dans la voiture et partit sur les chapeaux de roues. Quelques secondes plus tard il était en train de passer ses nerfs sur son volant insultant son supérieur de tous les noms :

-Chalava de merde...

Lorsqu'il arriva chez lui, il posa la gourmette n or, les deux bagues en or, la Rolex dorée. Les tas de billets. Et fit le compte avant de prendre une Vodka et songer :

*Cet enculé de Serge me chie dessus à chaque fois... Il faut que je m'éloigne de ce Virus... Sinon je sens que je vais lui exploser le crane un de ces 4.... Il faut que je m'éloigne de ce connard... Il le faut.. il le faut...*