Le charisme, la séduction, tout un art !

Le gout du luxe est un droit, un droit que l’on peut s’accorder quand on gagne quelques dollars. Sinon, à quoi serviraient-ils ? Le fruit de tant de labeur ne doit pas être récompensé uniquement par l’odeur des billets verts… Le dimanche était le jour des gueules de bois, le jour de l’ennui et de la léthargie générale. L’après midi, le bon citoyen regardait des matches de foot et mangeait des chips, des heures durant. Alors, que Dieu me pardonne d’être un bon citoyen américain, si tel en est le modèle. Je sortis à pieds, et visitai le quartier. Je m’éloignai des périphéries du quartier, et atterris à la vitrine de Vitti. Il faut dire que je fus agréablement surpris. D’habitude, je me contente des petits tailleurs des coins de la rue, qui travaillent à un rythme presque mécanique. Mais le costume croisé noir à 3000$ fit bonne impression devant mes yeux pourtant très exigeants. J’entrai, demandai à essayer le costume. Il était parfait. Chemise blanche, noire, grise, rouge ou même bleu clair, tout s’harmonisait parfaitement avec ce costume. La cravate noire offrait, elle aussi, une marge assez large de choix. De plus, le chapeau feutre noir semblait être fait pour ce costume. J’ajoutai à cela un costume en soir, trois pièces, gris. J’acquiesçai un large sourire au vendeur, puis lui dis de m’emballer le tout. Au total, 5800$. Avec ça, les hommes de Carmine devraient m’accueillir comme il se doit. Car bientôt, ils auraient un nouveau chef.

Le soir, vêtu de mon nouveau costume croisé, je décidai d’aller boire un verre, seul. Je fis une rencontre surprenante. Cinzia Blundetto. Elle fut la première à m’aborder. Elle devait avoir 20 ans… Peut-être plus, peut-être moins… Elle était d’origine sicilienne, mais était née à New York. Elle n’avait jamais vu la Sicile. Je lui décrivis longtemps à quoi ressemblait la terre de ses ancêtres. Ses cheveux soyeux, ses yeux noirs au regard profond, ses lèvres douces et pulpeuses, tout en elle me rappelait Filomena, l’amour de mon adolescence. On parla alors des élections. Après quelques beaux discours, les clients crièrent la future victoire de ce Barak Obama. Nouveau à l’estrade politique de grande échelle. Cinzia intervint pour calmer leur joie anticipée. Elle défendait Hilary Clinton. Moi aussi. Elle la qualifiait de crédible et de pacifiste. Moi aussi. Nous sortîmes du bar, mon bras entourant sa taille. Je la raccompagnai chez elle. Nous échangeâmes un regard, puis plus rien. Le reste de ma soirée se concentra sur un verre de Gin, et un film que l’on disait culte. Le Parrain. Etrangement, je remarquai de nettes ressemblances entre moi et Vito Corleone. Le film était excellent… Pour une fois, la critique générale ne se trompait pas.
Cinzia Blundetto… Cinzia… Blundetto. Rideaux, le sommeil m’emporta.

Validé!

» refourguer le tout
» Tour feu , tout flamme...
» Un pas de plus en avant... Mais un tout petit pas!
» Le début de la fin (Ouvert à tout tueur à gage)